
Démantèlement d’agences indépendantes, licenciements abusifs de fonctionnaires, remise en cause du droit du sol, gel unilatéral de financements octroyés par le Congrès… Depuis son retour à la tête des Etats-Unis, le 20 janvier, Donald Trump semble repousser les limites du pouvoir présidentiel, n’hésitant pas à interpréter librement la Constitution et à empiéter sur les prérogatives des autres branches de l’appareil d’Etat. Jusqu’où le locataire de la Maison Blanche peut-il aller ?
Pour le savoir, il faut avoir en tête les bases du système politique américain. Celui-ci repose sur le principe des checks and balances (« freins et contrepoids »), qui vise à ce que « le pouvoir arrête le pouvoir », comme l’avait théorisé Montesquieu au XVIIIe siècle. Ainsi, chacune des trois branches du gouvernement dispose de moyens de contrôle sur les autres (checks) pour viser un certain équilibre (balance). « Par exemple, le président bloque le Congrès avec son pouvoir de veto. Le Congrès, lui, peut bloquer le président par son pouvoir d’impeachment [destitution] ou bien son pouvoir sur le budget. La Cour suprême, elle, peut bloquer les deux autres pouvoirs par sa capacité de déclarer une loi constitutionnelle ou non », résume François Vergniolle de Chantal, politiste et professeur en études américaines à l’université Paris Cité.
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