
Donald Trump a signé un décret pour interdire « l’extrémisme de genre » dans l’armée, lundi 27 janvier, en clair : bannir les personnes transgenres. « Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre », a affirmé le président américain devant des élus républicains réunis en Floride. Il a ensuite précisé, dans l’avion du retour vers Washington, avoir signé un décret en ce sens.
Un conseiller a décrit le texte comme « éliminant l’extrémisme de genre » dans l’armée et ajouté que Donald Trump avait pris un autre décret supprimant les politiques de recrutement encourageant la diversité dans l’armée. Sous le gouvernement de son prédécesseur, Joe Biden, les personnes transgenres étaient autorisées à servir dans l’armée. Dans l’armée américaine, leur nombre serait de quelque 15 000 sur environ 2 millions de militaires, d’après les estimations.
Le 47e président des Etats-Unis continue, comme il l’avait promis tout au long de sa campagne, de s’attaquer à ce qu’une partie des conservateurs américains considèrent comme des excès des programmes de diversité et d’inclusion des minorités. Pendant la campagne, le candidat républicain avait promis de restreindre les droits des personnes transgenres aux Etats-Unis, prévenant notamment qu’il mettrait fin « dès le premier jour » et d’un « simple trait de plume » à ce qu’il avait qualifié de « délire transgenre ».
Par ailleurs, vendredi, son administration a demandé aux agences fédérales américaines de fermer l’ensemble de leurs bureaux chargés de promouvoir la diversité et la justice environnementale et de licencier les fonctionnaires qui y travaillent, en soixante jours.
Donald Trump veut mettre fin aux politiques en faveur des personnes transgenres
Selon le Williams Institute de l’université de Californie, environ 1,6 million de personnes de plus de 13 ans, dont 300 000 adolescents, s’identifient comme transgenres aux Etats-Unis. Cela ne signifie pas qu’elles ont toutes entamé des thérapies de transition.
D’après le site Human Rights Campaign, 26 Etats américains interdisent ces thérapies de transition pour les mineurs, une interdiction que Donald Trump a promis d’élargir au reste des Etats-Unis en supprimant toute aide fédérale.
Environ la moitié des Etats, le plus souvent dirigés par des conservateurs, interdisent en outre l’accès des femmes transgenres aux compétitions sportives scolaires féminines. Une mesure que Donald Trump veut également faire appliquer au niveau fédéral.
Le 20 janvier, jour de son investiture, le nouveau président avait promis de balayer les politiques en faveur des personnes transgenres, affirmant que les Etats-Unis ne reconnaîtraient plus que « deux sexes, masculin et féminin » définis à la naissance. « Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable », selon un décret publié par la Maison Blanche le même jour.
Dénonciation de la sensibilisation au racisme dans l’armée
Les traitements médicaux destinés aux mineurs pour changer de genre ou l’accès des femmes transgenres aux compétitions sportives féminines sont des sujets brûlants dans des Etats-Unis très polarisés.
Face aux élus de son parti, le président Donald Trump a également assuré qu’il allait « empêcher l’endoctrinement » des militaires américains « par les idéologies d’extrême gauche comme la théorie critique de la race ». Ce concept, qui désigne au départ un courant de recherche, est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer les enseignements de sensibilisation au racisme.
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« Nous allons proposer une réintégration complète à chaque militaire écarté des forces armées à cause de la vaccination obligatoire contre le Covid-19, dans son grade et son niveau de traitement précédents », a par ailleurs assuré Donald Trump à Doral, près de Miami.
Le Sénat américain a approuvé de justesse vendredi la nomination de Pete Hegseth comme ministre de la défense du gouvernement Trump. Il a formellement pris ses fonctions lundi au Pentagone en assurant à des journalistes que son ministère appliquerait les décisions présidentielles « sans délai et sans exception ».