Donald Trump menace les contrôleurs aériens qui ont cessé le travail en raison du shutdown

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La tour de contrôle de l’aéroport national Ronald Reagan d’Arlington (Etat de Virginie), le 9 novembre 2025.

Donald Trump a menacé, lundi 10 novembre, les contrôleurs aériens qui ont cessé leur activité à cause de la paralysie budgétaire de retenir une partie de leurs salaires s’ils ne revenaient pas « immédiatement » au travail. « Tout ceux qui ne le feront pas auront des retenues substantielles » sur leurs salaires, a également écrit le président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social, en évoquant au contraire un « bonus de 10 000 dollars » par personne pour ceux restés à leur poste pendant la durée shutdown.

De son côté, le syndicat des contrôleurs aériens américains a appelé lundi les parlementaires à mettre fin à la paralysie budgétaire qui les prive de paie et met selon lui en péril la sécurité des vols. « Cela fait 41 jours que les contrôleurs aériens sont frappés d’une incertitude financière qui crée du stress, des frustrations et des pressions empêchant d’être concentrés à 100 % sur leur mission », a regretté le président du syndicat NATCA, Nick Daniels.

Plus de 2 200 vols ont été annulés dimanche aux Etats-Unis, un chiffre bien plus important que samedi, selon le site spécialisé Flightaware. Les trajets internationaux ont pour l’essentiel été épargnés. Depuis vendredi, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, demande aux compagnies de réduire progressivement leur programme de vols intérieurs. « Le trafic aérien va se réduire à peau de chagrin alors que tout le monde veut voyager pour voir sa famille » à l’occasion de la traditionnelle fête de Thanksgiving fin novembre, avait alerté vendredi le ministre des transports, Sean Duffy, sur Fox News.

L’Etat américain est depuis début octobre en situation de paralysie budgétaire. Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux travaillent sans être payés, dont les contrôleurs aériens.

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La question des coûts de santé au centre des débats

Le pays entrevoyait lundi une issue prochaine à la paralysie budgétaire après un accord passé au Sénat entre la majorité républicaine et quelques démocrates modérés, qui font déjà face aux foudres de leur camp. L’adoption par le Sénat du nouveau texte budgétaire est attendue tard lundi voire dans la nuit. La proposition de loi fera ensuite la navette jusqu’à la Chambre des représentants qui devrait voter dessus, peut-être dès mercredi. Une fois adopté par les deux chambres du Congrès, le texte atterrira sur le bureau de Donald Trump pour une promulgation qui mettra fin au shutdown.

Au cœur du différend entre républicains et démocrates : la question des coûts de santé. Le parti de Donald Trump, majoritaire au Congrès, proposait une simple extension du budget actuel, tandis que l’opposition réclamait une extension de subventions pour le programme d’assurance santé « Obamacare », à destination principalement des ménages à bas revenus.

Ces subventions doivent expirer à la fin de l’année, et les coûts de l’assurance santé devraient ainsi plus que doubler en 2026 pour 24 millions d’Américains qui utilisent « Obamacare », selon KFF, un cercle de réflexion spécialisé sur les questions de santé.

En raison des règles en vigueur au Sénat, plusieurs voix démocrates étaient nécessaires pour adopter un budget même si les républicains y sont majoritaires. Jusqu’à dimanche, seuls trois sénateurs de l’opposition avaient voté pour le texte républicain. Mais après un accord passé en coulisses, cinq autres ont finalement voté pour un nouveau texte.

Le Monde avec AFP

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