Donald Trump exige une enquête fédérale sur les liens entre le prédateur sexuel et des démocrates, dont Bill Clinton

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Devant le Capitole américain, à Washington, le 12 novembre 2025.

Donald Trump a contre-attaqué, vendredi 14 novembre, en réclamant une enquête sur les relations entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates dont Bill Clinton, à l’heure où ses propres liens avec le délinquant sexuel font l’objet de nouvelles questions.

Le président américain a annoncé, sur son réseau Truth Social, qu’il allait demander au ministère de la justice et à la police fédérale (FBI) d’enquêter sur plusieurs personnalités démocrates. Outre l’ancien président, qui a occupé la Maison Blanche de 1993 à 2001, il cite Larry Summers, qui a été ministre des finances de Bill Clinton, l’investisseur et entrepreneur Reid Hoffman, la banque J.P. Morgan Chase ainsi que « beaucoup d’autres personnes et institutions ».

« Les dossiers montrent que ces hommes, et de nombreux autres, ont passé beaucoup de temps avec Epstein », assure-t-il, sans fournir de preuves. Donald Trump a de nouveau accusé ses opposants démocrates de promouvoir la « supercherie Epstein » et critiqué les républicains qui réclament plus de transparence, alors que les parlementaires doivent voter la semaine prochaine sur une éventuelle publication de documents liés à cette affaire.

Jeffrey Epstein, qui comme le président américain a été une figure de la vie mondaine new-yorkaise, « était un démocrate, il est le problème des démocrates, pas le problème des républicains », a affirmé le milliardaire de 79 ans, toujours sur Truth Social.

Des accusations qui divisent la classe politique américaine

« Quelques républicains faibles sont tombés dans les griffes [des démocrates] parce qu’ils sont ramollis et idiots », a-t-il attaqué. Le président américain fait référence aux personnalités de son parti qui insistent pour que le ministère de la justice publie les documents en sa possession à propos de cette affaire politico-judiciaire très sensible.

Elle a été relancée cette semaine par la publication de courriers électroniques du financier new-yorkais au carnet d’adresses particulièrement bien rempli. Donald Trump « savait à propos des filles » dont abusait le délinquant sexuel américain et a même « passé plusieurs heures » avec l’une d’elles, affirment des e-mails de Jeffrey Epstein, dévoilés par des parlementaires démocrates.

Parmi ces courriers électroniques figurent des échanges avec Larry Summers, qui a aussi été conseiller économique de Barack Obama et président de la prestigieuse université Harvard. « Comment ça va la vie fortunée et dissolue ? », écrit Larry Summers le 27 octobre 2017 à Jeffrey Epstein, qui lui répond : « Quand nous nous verrons, je m’efforcerai de vous fasciner avec des histoires folles sur Washington !!! ». Bill Clinton a pour sa part fréquenté le financier new-yorkais dans les années 1990 et 2000.

Accusée d’avoir facilité les agissements de Jeffrey Epstein en lui permettant de financer ses activités, la banque J.P. Morgan Chase a, elle, accepté de verser 290 millions de dollars à des victimes présumées, en vertu d’un accord annoncé en juin 2023 et qui lui a évité un procès médiatique.

Un vote attendu sur la publication des dossiers Jeffrey Epstein

Donald Trump avait promis de grandes révélations pendant sa campagne sur ce scandale, qui agite considérablement sa base. Depuis son retour au pouvoir en janvier, il répète que cette affaire, qu’il a contribué à alimenter, serait en réalité montée de toutes pièces pour lui nuire.

La Chambre des représentants, qui avec le Sénat compose le Congrès américain, pourrait voter dès la semaine prochaine une proposition de loi réclamant la publication des « dossiers Epstein » du ministère de la justice.

A l’heure actuelle, la presse américaine estime qu’un grand nombre de républicains pourraient voter pour, malgré les réticences de la Maison Blanche. Avec sa complice Ghislaine Maxwell comme rabatteuse, Jeffrey Epstein faisait venir des mineures dans ses résidences, notamment à New-York et en Floride pour, sous le prétexte de massages, les agresser sexuellement.

Sa mort en prison en 2019 et les délais pour rendre publics des documents d’enquête le concernant ont nourri des spéculations aux relents complotistes. Le financier s’est suicidé dans sa cellule selon les autorités américaines, avant son procès déjà prévu. Ghislaine Maxwell purge une peine de vingt ans de prison pour exploitation sexuelle.

Une partie des Américains et des figures de la droite radicale pensent que Jeffrey Epstein aurait en fait été assassiné pour l’empêcher de mettre en cause des personnalités de premier plan qui auraient bénéficié de son réseau d’exploitation sexuelle.

Le Monde avec AFP

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