L’ex-président républicain Donald Trump, à nouveau candidat à l’élection présidentielle américaine de 2024, va devoir payer au moins 300 000 livres sterling (environ 350 000 euros) de frais de justice à la société d’un ex-espion britannique, contre laquelle il avait engagé des poursuites à la suite de la publication d’un rapport controversé, selon une décision de justice rendue publique à Londres, jeudi 7 mars.
En 2017, le rapport de l’ex-espion Christopher Steele sur les liens supposés de Donald Trump avec la Russie avait provoqué une tempête politique. L’ancien président, alors en fonctions, avait saisi la Haute Cour de justice de Londres au nom de la loi sur la protection des données concernant ce document, qui compilait des renseignements bruts non vérifiés et évoquait une supposée vidéo à caractère sexuel.
Il avait intenté cette action à l’encontre de la société de renseignement privée de l’ex-agent des services de renseignement britanniques (MI6), Orbis Business Intelligence, et réclamait une indemnisation pour préjudice moral. La justice britannique a rejeté le 1er février les poursuites engagées par Donald Trump.
Dans une décision obtenue jeudi par l’agence britannique PA, la juge de la Haute Cour de justice britannique a fait savoir que Donald Trump devrait payer les frais de justice d’Orbis Business Intelligence « pour l’ensemble de la plainte ». La société de l’ex-espion a évalué ces frais à plus de 600 000 livres sterling (703 670 euros), selon la juge. Elle a ordonné le paiement de 300 000 livres sterling (351 860 euros) par M. Trump, en attendant qu’un juge spécialisé ne décide du montant total des frais.
Mandaté par le camp démocrate pendant la campagne pour l’élection américaine de 2016, Christopher Steele avait compilé des renseignements bruts, non vérifiés, liant Donald Trump à la Russie. Le rapport suggérait que le président russe, Vladimir Poutine, avait « soutenu et dirigé » une opération pour « faire monter » la candidature de Donald Trump à la présidentielle américaine depuis « au moins cinq ans ».
Certaines de ses découvertes ont alimenté l’enquête du procureur spécial américain Robert Mueller, qui, après deux ans passés sur cette affaire, a conclu qu’il existait des preuves d’ingérence russe dans la campagne électorale, mais pas d’une collusion avec l’équipe de Donald Trump. Si l’ancien président américain a reconnu qu’Orbis Business Intelligence n’était pas responsable de la publication du rapport, diffusé à l’insu de la société, il estimait qu’elle avait « traité » les données contenues dans le document.