Donald Trump approuve la première vente d’armes à depuis son retour au pouvoir

3798


Un technicien travaille sur un avion F-16 dans une base aérienne à Hualien, à Taïwan, le 8 avril 2023.

Les Etats-Unis ont approuvé la première vente d’armes à Taïwan depuis le retour au pouvoir en janvier du président américain, Donald Trump, a annoncé vendredi 14 novembre le ministère des affaires étrangères taïwanais, tandis que Pékin a exprimé sa « ferme » opposition.

Washington reste le soutien le plus puissant de Taïwan, dont la Chine revendique la souveraineté. Pékin affirme que l’île fait partie de son territoire et a menacé d’utiliser la force pour le ramener sous son contrôle. « C’est la première fois que la nouvelle administration Trump annonce une vente d’armes à Taïwan », a déclaré le ministère, après l’approbation par le département d’Etat américain d’une vente d’armes.

Taïwan avait demandé « des composants, des pièces de rechange et des accessoires, ainsi qu’un soutien pour la réparation et le retour des avions F-16, C-130 et Indigenous Defense Fighter (IDF) », pour un montant de 330 millions de dollars, selon une déclaration publiée par l’Agence de coopération pour la sécurité de la défense des Etats-Unis. Taïwan dispose de sa propre industrie de défense, mais son armée serait largement dépassée en cas de conflit avec la Chine et reste fortement dépendante des armes américaines pour assurer sa défense.

Réagissant à cette annonce, la Chine a exprimé son fort mécontentement. « La question de Taïwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue une ligne rouge absolue dans les relations sino-américaines », a déclaré à des journalistes Lin Jian, un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, ajoutant que Pékin s’opposait « fermement » à cette vente.

« Ambiguïté stratégique »

Si les Etats-Unis sont juridiquement tenus de fournir des armes à Taïwan, Washington a longtemps maintenu une « ambiguïté stratégique » quant à un éventuel déploiement de ses forces armées pour défendre l’île en cas d’attaque chinoise.

Le président taïwanais, Lai Ching-te, s’est engagé à augmenter les dépenses de défense à plus de 3 % du PIB l’année prochaine et à 5 % d’ici 2030, tandis que la Chine maintient sa pression militaire autour de l’île. Il s’est également engagé à stimuler les investissements aux Etats-Unis alors que son gouvernement tente de réduire les droits de douane de 20 % imposés par l’administration Trump sur les exportations taïwanaises. Mais les projets de son gouvernement visant à établir un budget spécial de défense doté de 32 milliards de dollars pourraient être contrecarrés par le principal parti d’opposition, le Kouomintang (KMT), qui contrôle le Parlement avec l’aide du Parti pour le peuple (PFP).

Les élus de l’opposition ont exprimé leur mécontentement face au retard pris dans les livraisons américaines à Taïwan, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, causé par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées au Covid-19 et les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine et à Israël.

La nouvelle présidente du KMT, Cheng Li-wun, favorable à Pékin, a récemment déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que Taïwan ne pouvait pas se permettre d’augmenter ses dépenses de défense au-delà de 3 % du PIB.

Cette vente d’armes par les Etats-Unis est la première depuis décembre 2024 sous l’ancien président démocrate, Joe Biden. Elle intervient alors que Pékin et Tokyo se disputent au sujet des déclarations de la nouvelle première ministre japonaise, connue pour ses positions fermes au sujet de la souveraineté de Taïwan. Sanae Takaichi, a déclaré la semaine dernière au Parlement que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l’envoi de troupes pour soutenir l’île au titre de la « légitime défense collective ». Pékin a vivement critiqué les propos de Mme Takaichi, le ministère des affaires étrangères chinois déclarant jeudi qu’il « ne les tolérerait en aucun cas ».

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link