Donald Trump annonce faciliter l’accès à la citoyenneté américaine aux fermiers sud-africains

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Une manifestation en soutien et remerciement à Donald Trump qui a offert aux Afrikaners l’« asile » aux Etats-Unis en raison de l’adoption d’une loi sur l’expropriation en Afrique du Sud, à Pretoria, le 15 février 2025.

Dénonçant un traitement « horrible » par le gouvernement sud-africain, Donald Trump a annoncé, vendredi 7 mars, faciliter l’accès à la citoyenneté américaine aux fermiers sud-africains qui souhaiterait immigrer aux Etats-Unis. Il n’a pas précisé si la mesure serait réservée aux Afrikaners. « Tout fermier (avec sa famille) d’Afrique du Sud cherchant à fuir ce pays pour des raisons de sécurité sera invité aux Etats-Unis avec un chemin rapide vers la citoyenneté », a déclaré le président américain sur son réseau Truth Social. « Ce processus va commencer immédiatement », a-t-il précisé.

La présidence sud-africaine a rapidement réagi et affirmé qu’elle refusait de s’engager dans « une diplomatie contre-productive du mégaphone » avec Donald Trump et les Etats-Unis. Le pays reste « disposé à construire un commerce bilatéral » qui puisse bénéficier aux deux pays, ainsi qu’une « relation politique et diplomatique avec les Etats-Unis et en particulier l’administration Trump », a ajouté le porte-parole de la présidence sud-africaine, Vincent Magwenya.

Donald Trump avait déjà créé par décret il y a plusieurs semaines une procédure d’asile pour les « réfugiés afrikaners », les descendants des colons européens. En plus de couper toute aide à l’Afrique du Sud, il avait alors décidé que les Etats-Unis encourageraient « la réinstallation » de ceux-ci, « fuyant la discrimination raciale encouragée par le gouvernement », selon le président américain. Washington dénonce en particulier la « confiscation raciale et discriminatoire de terres » permise, d’après la Maison Blanche, par une loi sur l’expropriation promulguée le mois dernier.

Elon Musk, natif d’Afrique du Sud et puissant allié de M. Trump, a également accusé vendredi le gouvernement sud-africain de discrimination envers les populations blanches, et d’empêcher Starlink, son entreprise d’accès à Internet par satellite, de faire affaire dans le pays. « Starlink n’est pas autorisée à opérer en Afrique du Sud parce que je ne suis pas noir », a-t-il écrit sur X.

Une loi sur l’expropriation promulguée en janvier par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a enflammé les relations avec les Etats-Unis. Elle prévoit notamment une expropriation « sans compensation » dans certaines circonstances, si cela est « juste et équitable ». Le texte alimente les peurs de propriétaires terriens, notamment blancs, craignant des expropriations massives, comme au Zimbabwe au tournant des années 2000. La minorité blanche représente un peu plus de 7 % de la population, mais possédait, en 2017, 72 % des terres agricoles, selon des chiffres du gouvernement, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant la colonisation, puis l’apartheid.

Le Monde avec AFP

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