

Deux personnes âgées de 86 et 96 ans, dont une présentait des comorbidités, sont mortes des suites du chikungunya à La Réunion, a annoncé, vendredi 21 mars, la préfecture de l’île. Il s’agit des premiers décès confirmés depuis le déclenchement de l’épidémie en août 2024.
« Le préfet de La Réunion et le directeur général de l’agence régionale de santé [ARS] déplorent deux décès survenus la semaine dernière, en lien avec le chikungunya », peut-on lire dans un communiqué. Les autorités rappellent à l’ensemble de la population « la nécessité de lutter contre la maladie en mettant en œuvre les mesures de prévention : éliminer tout ce qui peut contenir de l’eau autour de son domicile, se protéger des piqûres de moustique et continuer à se protéger, même malade, et consulter un médecin en cas de symptômes ».
L’épidémie s’intensifie, avec le recensement de « plus de 8 500 cas autochtones » (non importés) de cette maladie, transmise par le moustique-tigre. Elle « s’est accélérée ces dernières semaines et s’étend désormais à tout le territoire », notent les autorités dans le communiqué.
Une « épidémie de moyenne intensité »
Le dernier bilan sanitaire, publié mercredi, faisait état de 2 888 cas pour la seule semaine du 3 au 9 mars. « Bien qu’aucune tension n’affecte le milieu hospitalier à ce stade, 77 patients ont été admis aux urgences du 3 au 9 mars. Depuis août 2024, 24 personnes ont été hospitalisées, dont trois cas sévères recensés », détaillait le bilan de l’ARS.
La semaine dernière, le préfet de l’île de l’océan Indien a déclenché le niveau 4 du plan Orsec, correspondant à une « épidémie de moyenne intensité ».
Quelque 150 agents de lutte antivectorielle de l’ARS, complétés par les effectifs des communes, sont mobilisés pour mener des interventions de démoustication, assurent la préfecture et l’ARS, qui recommandent la vaccination, en priorité pour les personnes à risques.
Jusqu’à cette épidémie, aucun cas du virus chikungunya n’avait été signalé à La Réunion depuis 2010. En 2005-2006, une épidémie de chikungunya avait touché 260 000 personnes à La Réunion, soit un tiers de la population, faisant au total 225 morts.