

Deux frères jumeaux de 19 ans, soupçonnés d’avoir abattu dans la nuit du 13 au 14 août à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) un olivier planté en mémoire d’Ilan Halimi, ont été placés en détention provisoire, a-t-on appris jeudi 28 août de source judiciaire.
Les deux jeunes hommes ont été déférés mercredi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Bobigny, où l’affaire a été renvoyée au 22 octobre, a précisé le parquet. Ils seront jugés pour destruction de bien aggravée et violation de monument dédié à la mémoire des morts commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion.
Citoyen français de confession juive, Ilan Halimi, 23 ans, avait été séquestré et torturé en janvier 2006 à Bagneux (Hauts-de-Seine) par un groupe d’une vingtaine de personnes qui se faisait appeler le « gang des barbares », sous la direction de Youssouf Fofana. Découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de torture et de brûlure à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l’hôpital.
L’abattage, en pleine nuit, de l’arbre planté en 2011 pour lui rendre hommage avait suscité une indignation unanime chez les responsables politiques.
Un nouvel arbre « dans les meilleurs délais »
« Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien : la nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine », avait écrit sur X le président de la République, Emmanuel Macron, le jour où les restes de l’arbre ont été retrouvés par des agents territoriaux.
Mathieu Hanotin, président de l’établissement public territorial Plaine Commune, auquel appartient Epinay-sur-Seine, avait condamné « un acte de vandalisme portant atteinte à la mémoire collective de ce meurtre antisémite ». Il s’est engagé dans un communiqué « à ce qu’un nouvel arbre commémoratif soit replanté dans les meilleurs délais ».
Deux autres arbres plantés en hommage à Ilan Halimi, dont l’un portait sa photo, avaient été sciés en 2019 à Sainte-Geneviève-des-Bois, où il avait été retrouvé agonisant au bord d’une voie ferrée. D’autres arbres avaient été replantés.