Des propos racistes tenus dans une conversation à laquelle participait Mila sur X signalés à la justice

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Mila Orriols, lors du procès au cours duquel six accusés devaient répondre de harcèlement en ligne et de menaces de mort à l’encontre de l’adolescente qui publiait des tirades contre l’islam sur les réseaux sociaux, à Paris, le 11 avril 2022.

« Nous ne laisserons rien passer », a martelé Aurore Bergé sur son compte X, mardi 21 mai. La ministre chargée l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations annonçait avoir saisi la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) de propos tenus dans la nuit du 17 au 18 mai par plusieurs intervenants d’un « space », un espace de conversation audio entre membres du réseau social X, parmi lesquels Mila Orriols.

Cette jeune femme, victime en 2020 d’un harcèlement massif et de menaces de mort ou de viol à la suite de propos critiques envers l’islam, figurait parmi les participants d’une conversation baptisée « La France au cœur ». Au cours des échanges, qui ont duré plusieurs heures, Mila, qui s’est rapprochée au fil des ans des mouvances d’extrême droite, et notamment du collectif Nemesis, un groupuscule identitaire se revendiquant féministe, évoque son souhait que « la France se fasse humilier » à l’occasion des Jeux olympiques organisés à Paris du 26 juillet au 11 août. « Il faut que le monde entier puisse voir ce que la France est devenue à cause de l’immigration massive », ajoute-t-elle.

Un internaute franco-israélien surnommé Yoni Tzioni, évoque ensuite des événements datés de 2021 en Israël. A l’époque, selon lui, des Juifs israéliens seraient « descendus dans la rue » pour empêcher des émeutes menées par des Arabes israéliens en solidarité avec les Palestiniens. « Premier Arabe qui passe : cassage de bouche », affirme-t-il, précisant : « Même les gentils », avant d’évoquer des photos d’Arabes israéliens « scotchés » à des feux de signalisation. « Je veux absolument voir ça », répond alors Mila en riant.

Tentative de justification

Une vidéo montée de cet extrait, diffusée le 18 mai sur X par le compte Cerfia, a été visionnée plus de 4 millions de fois, propulsant le sujet parmi les plus discutés sur le réseau durant plusieurs jours. La jeune femme a tenté de se justifier et de s’excuser, toujours sur X, le même jour : « J’avais compris qu’ils faisaient allusion aux Arabes qui violentaient les Israéliens, alors je ne vois pas où est le problème », explique-t-elle, ajoutant : « Ça m’apprendra à aller dans un space et rigoler en écoutant qu’à moitié, j’en assume quand même la responsabilité. (… ) En réécoutant l’extrait, je comprends très bien pourquoi je suis blâmée, et je conçois que ça n’est pas défendable. »

Lire le récit (2020) | Article réservé à nos abonnés L’affaire Mila, ou l’engrenage de la haine en ligne

Elle a ensuite publié une photo d’un homme accroché à un poteau à l’aide de scotch – cliché provenant en réalité d’Ukraine et non d’Israël – expliquant que, s’il s’agit de « délinquants bien vivants, alors ça m’est égal », mais qu’elle ne « ri[t] jamais du sort des innocents ».

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