des milliers de personnes manifestent en gris à Budapest pour se moquer de l’interdiction de la Marche des fiertés par Viktor Orban

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A Budapest, en Hongrie, lors d’une manifestation pour se moquer de l’interdiction de la Marche des fiertés, le 12 avril 2024.

Des milliers de manifestants en vêtements ternes brandissant des pancartes satiriques sont descendus dans les rues de Budapest, samedi 12 avril, se moquant des récentes mesures du premier ministre, Viktor Orban, contre la diversité et les droits des personnes LGBTQ+. Les pancartes satiriques portaient les slogans « La ressemblance est à la mode », ou encore « Censure », visant la politique nationaliste de Viktor Orban.

Le rassemblement s’est tenu à l’appel du Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP), un mouvement parodique enregistré comme parti politique, en réponse à l’adoption récente d’une loi destinée à interdire la Marche des fiertés annuelle sous le prétexte qu’elle enfreint la très critiquée loi de « protection de l’enfant » hongroise.

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La nouvelle loi, passée en procédure accélérée au Parlement, permet aussi aux autorités de verbaliser les personnes organisant ou assistant à l’événement et d’utiliser des logiciels de reconnaissance faciale pour identifier d’éventuels contrevenants.

Agitant des drapeaux gris, dont des drapeaux arc-en-ciel en noir et blanc appelant à une « Gray Pride », plus de 10 000 personnes se sont jointes à la manifestation à Budapest, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Répondre à un régime qui se prend trop au sérieux »

« Regardez toutes ces personnes ici aujourd’hui, habillées en gris, une parfaite démonstration de ce qu’est la ressemblance », a expliqué un ingénieur de 53 ans à l’Agence France-Presse. « C’est là qu’est le nœud, bien sûr. Nous ne voulons pas que tout le monde se ressemble. » Un autre protestataire a souligné que « l’humour révèle l’absurde » et que le rassemblement était une « façon de répondre à un régime qui se prend trop au sérieux ».

Depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban, en 2010, la Hongrie a adopté une série de lois, critiquées domestiquement et à travers l’Union européenne parce qu’elles ont réduit les droits des minorités sexuelles et de genre dans le pays. Lundi, le parlement doit voter un amendement à la Constitution qui renforcera les bases légales de l’interdiction de la Marche des fiertés.

Les récentes mesures avaient déjà provoqué de précédentes protestations en Hongrie, des milliers de personnes bloquant les ponts de la capitale chaque mardi pour demander l’abrogation de la loi interdisant la Marche des fiertés. Les organisateurs de cette dernière ont assuré qu’ils prévoient toujours d’organiser l’événement de cette année, prévu le 28 juin. Une douzaine de parlementaires européens ont annoncé qu’ils y participeraient.

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Le Monde avec AFP

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