
« J’étais tellement heureuse que j’en ai fondu en larmes », se souvient Maelys Dunand, 21 ans, étudiante en troisième année de droit et de science politique à l’université Lumière Lyon-II. Un matin de février 2024, elle reçoit un mail de son université qui l’informe qu’elle est retenue pour un échange d’une année d’études à l’université de la Colombie-Britannique, à Vancouver. Elle se rue sur son ordinateur et se lance illico dans la réalisation des démarches nécessaires : « Je me renseigne sur les offres de logements, la liste des cours, les billets d’avion, la possibilité de travail… », se remémore la jeune femme, la tête déjà au Canada.
Ils sont près de 200 étudiants de Lyon-II à postuler chaque année pour le grand pays d’Amérique du Nord ; jusqu’en 2023, moins de la moitié étaient admis. En 2021, le Canada était la troisième destination préférée des étudiants tricolores, derrière la Belgique et le Royaume-Uni, selon les chiffres de l’agence pour la promotion de l’enseignement supérieur Campus France. Environ 18 000 Français fréquentaient les établissements d’enseignement supérieur canadiens en 2022.
Le 25 mars 2024, Maelys reçoit un nouveau message de son université. On l’informe que les conditions d’obtention d’un visa étudiant ont changé. On ne l’autorise plus à partir une année entière, les études ne seront plus diplômantes et l’étudiante, qui est boursière, n’aura pas le droit de travailler. « Brutalement, je n’avais plus rien », résume-t-elle. Comme Maelys, des milliers d’étudiants ont vu la porte du Canada leur claquer au nez depuis un an.
Abus de formations « bidon »
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