des lettres du 1er janvier 1849 et une paire du 10 centimes « Présidence » exceptionnelles

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La vente aux enchères le 6 décembre, dans le cadre d’un ensemble de vente organisée par David Feldman du vendredi 5 au mardi 9 décembre en Suisse disperse 783 lots.

Elle ouvre sur des « classiques », comme un bloc de quatre du 10 centimes bistre « Cérès », nuance foncée, en coin de feuille, estimé 7 000 à 10 000 euros. Un très beau 15 centimes vert avec de grandes marges et un petit bord de feuille à gauche est à 12 000/20 000 euros.

France, bloc de quatre du 10 centimes bistre « Cérès », nuance foncée, neuf, en coin de feuille, estimé 7 000 à 10 000 euros.

A 25 000/40 000 euros (la fourchette d’estimation est large !), on trouve un 20 centimes noir « Cérès » sur lettre d’Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) du 1er janvier 1849, avec au verso cachet d’arrivée à Lyon du 2 janvier.

20 centimes noir « Cérès » sur lettre d’Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) du 1er janvier 1849, 25 000/40 000 euros.

Cette pièce est devancée, à 70 000/100 000 euros, par un 20 centimes noir sur lettre pour l’Isère oblitérée du dateur « A » du 1er janvier 1849 (très rare oblitération), avec marque « cursive » « 72 Savigny-sur-Orge », au dos cachet à date de Paris du 1er janvier, de Lyon et de Saint-Symphorien-d’Ozon tous deux du 2 janvier, et d’arrivée le 4 janvier à Bourgoin, « pièce majeure de la première émission » de France, « unique », « fleuron de la philatélie françaises », décrivent les experts de la vente.

20 centimes noir sur lettre pour l’Isère oblitérée du dateur « A » du 1er janvier 1849 (très rare oblitération), avec marque « cursive » « 72 Savigny-sur-Orge » dans le coin supérieur gauche de l’enveloppe. Estimation : 70 000/100 000 euros.

Un affranchissement mixte 20 centimes noir et 20 centimes bleu, sur lettre au départ de Valenciennes le 2 mai 1850 pour la Belgique, pointe à 50 000/70 000 euros.

Un 1 franc vermillon oblitéré grille sur lettre sans rabats, avec cursive « 25 Rémuzat » et cachet à date du 25 novembre 1849 de Nyons pour Sainte-Menehould est à 18 000/30 000 euros.

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Une paire neuve du 10 centimes bistre « Présidence », « avec pleine gomme d’origine » et « seule paire neuve connue à ce jour » vaut bien l’estimation de 50 000 à 80 000 euros, tandis qu’une paire oblitérée du 10 centimes bistre Napoléon non dentelé, « Empire Franc. », impression au recto et au verso – encore une pièce unique –, est à 30 000/60 000 euros.

Paire neuve du 10 centimes bistre « Présidence », de 50 000 à 80 000 euros.

Un ensemble de 87 plis transportés par ballons montés durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871 pour échapper à Paris assiégée, présenté comme une « collection d’exposition », parmi lesquels le Neptune, le Céleste, un affranchissement insuffisant, des plis confiés dont le Victor-Hugo et son cachet des aérostiers, un cachet « trouvé à La Courneuve », etc. est estimé entre 28 000 et 50 000 euros.

D’autres ballons montés offrent des destinations peu courantes, qui valent leur prix : Prusse (300 à 600 euros), Porto-Rico (25 000/40 000 euros), Etats-Unis (2 200 à 4 000 euros), etc.

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Avec la philatélie, l’histoire n’est jamais loin, comme en témoignent ces plis du corps expéditionnaire français en Crimée, expédiée de Varna pour le Lot-et-Garonne et de Varna pour Marseille en 1854 (250/300 euros), du corps expéditionnaire français en Grèce, en 1854, à destination de Sedan (13 000/20 000 euros), ou du corps expéditionnaire d’Italie, en 1866, pour Valence, avec cachet à date « CORPS EXP. D’ITALIE 2e DIVISION » (80/150 euros)…

Une lettre affranchie à l’aide d’un quart de 80 centimes rose « Empire » lauré dentelé (les philatélistes traduisent par « affranchissement de fortune »), de Clerval (13 avril 1871) pour Besançon est affichée à 36 000/50 000 euros.

Affranchissement « de fortune » : lettre avec un quart de 80 centimes rose « Empire » lauré dentelé, pour faire 20 centimes, 36 000/50 000 euros.

On passe à la période moderne avec quelques pièces que l’on ne voit pas souvent, comme ce carnet de timbres de la première série « Arc de triomphe » surchargés « SPECIMEN ».

Le vendeur précise que ces carnets « SPECIMENS OF SUPPLEMENTAL FRENCH POSTAGE STAMPS qui datent de 1944 ont été imprimés par les Alliés (…) aux Etats-Unis. Ils sont connus pour l’Allemagne, l’Autriche, la France et seule une poignée de chaque a survécu ».

Couverture du carnet de timbres de la première série « Arc de triomphe » surchargés « SPECIMEN ».
Intérieur du carnet de timbres de la première série « Arc de triomphe » surchargés « SPECIMEN ».

Le site Histoire et philatélie explique que « le mot “Supplemental” (qui signifie, en anglais, “complémentaire”) indique bien l’intention initiale des Alliés, à savoir conserver les timbres “Pétain” jusqu’à épuisement et “compléter” les affranchissements avec les nouveaux timbres pour le cas où les tarifs seraient modifiés ou en cas d’épuisement de certaines anciennes figurines. La plupart de ces timbres ne correspondaient pas à un tarif précis, car le but n’était pas, pour les Américains, de remplacer les timbres existants ». Le carnet en vente est estimé 5 000 à 8 000 euros.

On enchaîne avec une belle rubrique consacrée aux timbres de la Libération (Autun, Fougères, Niort, Montreuil-Bellay, Ouessant, Poitiers, Uzerche, Vouvray, etc.), avant de passer à des collections, des vracs et des lots de toutes tailles, dans des classeurs, des albums, des cartons, l’idéal pour se lancer à petits prix ou pour détailler, de quelques dizaines d’euros à plusieurs milliers d’euros, comme cette « grosse collection de France 1852-1951 constituée exclusivement de bonnes et très bonnes valeurs classiques, semi-modernes plus fins de catalogue », à 4 800/10 000 euros.

A 340/600 euros seulement est mis aux enchères un lot décrit comme suit : « 1900-2004, dans huit albums, collection neufs et oblitérés, avec plusieurs bonnes valeurs (“Le Travail”, cœur du bloc PEXIP, paire “Samothrace”, “Ader”…), années modernes très bien représentées avec plusieurs timbres doublés neuf (…). Très forte cote. » Une collection de 130 blocs-feuillets neufs (dont « Gordon-Bennett », 2005) voit son estimation portée à 180/300 euros, pour plus de 2 700 euros de cote.

Lettre de la Martinique pour Boulogne-sur-Mer de 1865 estimée 240/400 euros. Timbres au type « Aigle » des colonies générales.

Une lettre pour Saint-Louis du Sénégal, « par Archimède », oblitération cachet bleu du 10 juin 1862 de Gorée, à 200/300 euros et une lettre de la Martinique pour Boulogne-sur-Mer de 1865 estimée 240/400 euros lancent la vente consacrée aux ex-colonies françaises, de l’Algérie à Yunnan Fou.

On peut retenir :

– Bureaux français en Chine, un timbre au type « Sage » de 1901 surchargé « Chine » en rouge et « 16 c » sur 25 centimes noir sur rose, oblitéré sur petit fragment, très beau cachet à date du 21 avril 1901 de Pékin, bénéficie d’une enchère actuelle de 2 600 euros (pour une estimation de 2 600/5 000 euros, et une cote au catalogue Yvert et Tellier de 9 000 euros) ;

Chine : timbre au type « Sage » de 1901, « 16 c » surchargé sur 25 centimes noir sur rose, et « Chine » en rouge, oblitéré sur petit fragment, très beau cachet à date du 21 avril 1901 de Pékin. Estimation de 2 600 à 5 000 euros,

– Majunga (Madagascar), un devant de lettre avec un affranchissement composé d’un 15 centimes surchargé sur 25 centimes noir sur rose, cachet à date de Majunga du 7 mars 1895, est estimé 5 000 à 10 000 euros. Cette pièce de référence est reproduite dans le catalogue Yvert et Tellier « Colonies françaises 2025 », dans la rubrique « Majunga » (page 515) ;

Majunga (Madagascar), devant de lettre avec un affranchissement composé d’un 15 centimes surchargé sur 25 centimes noir sur rose, cachet à date de Majunga du 7 mars 1895, 5 000 à 10 000 euros.

curiosité « historique » au Maroc, un faux timbre de propagande des services secrets britanniques, de 1942, 1 franc rouge brun de poste aérienne avec surcharge typographique « Deutsche Reichpost in Marokko », neuf, avec gomme d’origine, dont le tirage est de 7 exemplaires, bénéficie d’une fourchette d’estimation de 10 000 à 15 000 euros ;

Maroc, un faux timbre de propagande des services secrets britanniques, de 1942, 1 franc rouge brun de poste aérienne avec surcharge typographique « Deutsche Reichpost in Marokko », de 10 000 à 15 000 euros.

– Port-Saïd, tirage spécial de l’Exposition universelle de 1900, rarissime série de 13 valeurs au type « Sage », du 1 centime noir au 5 francs violet, 10 000 à 12 000 euros ;

– Syrie, série « Sites » de 1925 et cinq timbres-taxe de 1925-1931, réunis dans un « bloc ministériel cartonné neuf » dont on connaît que trois exemplaires, 3 000 à 5 000 euros ;

Syrie, série « Sites » de 1925 et cinq timbres-taxe de 1925-1931, réunis dans un « bloc ministériel cartonné neuf », 3 000 à 5 000 euros.

– Terres australes et antarctiques françaises, collection complète (poste et poste aérienne), de 1948 à 1970, 360 à 600 euros (cote indicative de 3 200 euros) ; un autre de 1955 à 200 s’affiche à 380/500 euros ;

Tahiti, timbre-taxe au type « Duval » des colonies générales (1893), 1 centime noir avec surcharge « Tahiti/1893/TAHITI », oblitération de Papeete du 9 septembre 1893 (« TAïTI »), sur fragment, estimation de 8 000 à 15 000 euros.

– Tahiti, timbre-taxe au type « Duval » des colonies générales (1893), 1 centime noir avec surcharge « Tahiti/1893/TAHITI », oblitération de Papeete du 9 septembre 1893 (« TAïTI »), sur fragment, 8 000/15 000 euros ;

Monaco enfin, une collection complète, tous neufs, de 1920 à 1988, devrait partir entre 400 et 900 euros.

Cinq jours d’enchères chez Feldman

David Feldman organise sept ventes aux enchères sur cinq jours, du 5 au 9 décembre, classées par zones géographiques, qui totalisent près de 5 000 lots, dont ressortent particulièrement de bonnes rubriques sur le Brésil, Cuba, la Grande-Bretagne, la Guyane britannique, l’île Maurice, l’Inde, la Roumanie, l’Autriche et le Luxembourg :

– Vendredi 5 décembre, à 14 heures : Egypte (379 lots).

Egypte, collection de timbres de la Compagnie du Canal de Suez (1868) – en feuille, blocs –, près de 300 timbres, estimée 15 000 à 30 000 francs suisses, parmi lesquels cette feuille de 120 exemplaires du 20 centimes bleu.

– Samedi 6 décembre, à 10 heures : France et ex-colonies françaises (783 lots).

Estimation de 24 000 à 30 000 francs suisse pour ce devant d’enveloppe de 1874 au départ de l’Uruguay pour la France avec un affranchissement mixte comprenant un 5 francs « Empire ».

– Samedi 6 décembre, à 16 heures : Amérique latine et Etats-Unis (344 lots). Timbres et histoire postale du monde entier sont au rendez-vous.

Cuba, reconstitution (les philatélistes parlent de « planchage ») d’une feuille du timbre à l’effigie de la reine Isabel II (1860) 1/4 de real sur 2 reales rouge-orange de la poste locale de La Havane, 12 000 à 20 000 francs suisses.

On relèvera pour l’anecdote, estimée 200 francs suisses, une carte postale représentant la cosmonaute Valentina Terechkova, avec timbre russe, de 1967, et dédicace de la première femme à être allée dans l’espace.

Carte postale représentant la cosmonaute Valentina Terechkova de 1967 et signature autographe, 200 francs suisses.

Les amateurs de la thématique polaire française apprécieront, à 300/400 francs suisses, une carte postale de l’expédition du commandant Charcot en Antarctique à bord du bâtiment Le Français (1903-1905) signée par Robert Paumelle…

Carte postale de l’expédition du commandant Charcot en Antarctique à bord du bâtiment « Le Français » (1903-1905) signée par Robert Paumelle, 300 à 400 francs suisses.

Un reste de lettre timbrée, accidentée, incendiée, transportée par le Zeppelin Hindenburg en 1937 est estimé 5 000 à 10 000 francs suisses, précédant une importante collection de 460 plis du LZ-127 (1928-1934) réunis dans trois albums, proposée dans une fourchette d’estimation de 100 000 à 150 000 francs suisses.

Carte postale du 25 mai 1930 transportée par Zeppelin, du Brésil (Parahyba) pour l’Allemagne (Bremerhaven), cachet d’arrivée à Friedrichshafen le 6 juin 1930, 30 000/35 000 francs suisses.

– Dimanche 7 décembre, à 10 heures : Europe, outre-mer et collections (1 613 lots).

Parmi les gros prix, à la rubrique Autriche, de 1850, un 6 kreuzer, est estimé de 15 000 à 30 000 francs suisses et trois timbres-journaux à la tête de Mercure de 1851 valent 100 000 francs suisses.

Autriche, 1850, 6 kreuzer, estimation de 15 000 à 30 000 francs suisses.

– Lundi 8 décembre, à 10 heures : Grande-Bretagne et Empire britannique (1re partie), d’Antigua à l’île Maurice (978 lots).

Le premier timbre au monde émis en 1840 en Grande-Bretagne, bloc de douze du « black penny » oblitéré, estimé 40 000 à 44 000 livres (45 560 à 50 115 euros).

Une paire de lettres, de Hull pour Beverley, avec un « two pence blue » coupé verticalement en deux, moitié droite et moitié gauche, pour faire 1 penny, du 13 mai 1841, à 80 000/90 000 livres. Ces deux lettres étaient restées invendues en mai 2025 sur la base d’une estimation de 95 000/110 000 livres l’ensemble.

Guyane britannique, 4 cents noir sur bleu de 1856, sur fragment, 150 000 à 250 000 livres.

La Guyane britannique est représentée, pour une estimation à 150 000/250 000 livres, pour un 4 cents noir sur bleu de 1856, sur fragment.

– Mardi 9 décembre, à 10 heures : Empire britannique (2e partie), des agences marocaines à Zanzibar.

– Mardi 9 décembre, à 14 heures : Irlande (491 lots).

Les ventes aux enchères David Feldman se déroulent à l’Everness Hotel & Resort, Les Champs-Blancs 70b, 1279 Chavannes-de-Bogis, Vaud, Suisse. Tél. : 41 22 727 07 77 et courriel : info@davidfeldman.com. Siège de l’entreprise : David Feldman, chemin du Pavillon 2, Bâtiment A – 4e étage, 1218 Le Grand-Saconnex, Genève, Suisse.

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