des familles de victimes de crashes de Boeing réclament une amende de près de 25 milliards de dollars

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Le patron de Boeing, Dave Calhoun, au Capitole à Washington (Etats-Unis), le 18 juin 2024.

Endeuillées suite à des crashes du Boeing 737 MAX, des familles souhaitent que le constructeur d’avion américain répare financièrement ses erreurs. Elles ont demandé au ministère de la justice des Etats-Unis, mercredi 19 juin, que le constructeur soit sanctionné d’une amende de 24,8 milliards de dollars. Les proches des victimes réclament aussi que les responsables soient traduits en justice.

Le patron de Boeing, Dave Calhoun, avait reconnu, la veille, la « gravité » de la situation concernant la qualité de la production du constructeur. Mais il avait également assuré, devant une commission d’enquête du sénat américain, que des progrès avaient d’ores et déjà été effectués. Présents dans le public lors de cette audition, des proches de victimes des crashes des Boeing 737 MAX 8, de la compagnie indonésienne Lion Air en 2018 et d’Ethiopan Airlines en 2019, brandissaient des photos des disparus. Ces deux accidents avaient causé la mort de 346 personnes au total.

Paul Cassell, le représentant des familles des victimes, a justifié dans une lettre adressée au ministère américain de la justice, la somme demandée à Boeing. « Puisque le crime de Boeing est le crime le plus mortel d’une entreprise dans l’histoire des Etats-Unis, une amende maximale de plus de 24 milliards de dollars est légalement justifiée et clairement adéquate », a-t-il écrit, dans ce communiqué consulté par l’Agence France-Presse.

Menace de poursuites pénales

Longue de 32 pages, la lettre détaille les calculs effectués pour arriver à cette somme. Elle précise que « 14 à 22 milliards de dollars de l’amende pourraient être mises en sursis à la condition que Boeing dédie ces fonds à un contrôleur indépendant et à des améliorations liées aux programmes de conformité et de sécurité ». Depuis de longs mois, Boeing cumule des problèmes de production et de qualité sur ses avions commerciaux 737 MAX, 787 Dreamliner, et 777. Plusieurs audits et enquêtes ont identifié de nombreux problèmes de « non-conformité » et des lacunes, en particulier dans le contrôle qualité.

Exigé par le régulateur de l’aviation (FAA), l’avionneur a remis, en mai, un « plan d’action complet » pour remédier à ces problèmes. L’enjeu est important puisque le groupe est menacé de poursuites pénales devant un tribunal fédéral du Texas. Selon le ministère américain de la Justice, Boeing n’a « pas respecté ses obligations » dans le cadre d’un accord dit de poursuite différée lié à ces accidents.

L’avionneur a affirmé s’être conformé à cet accord conclu en janvier 2021 avec une mise sous surveillance de trois ans. Le ministère doit décider, avant le 7 juillet, de poursuivre ou non le producteur d’avion. « Les familles continuent d’estimer que le plan d’action approprié (…) est d’entamer de promptes poursuites pénales contre Boeing », a assuré dans sa lettre, Paul Cassell, appelant à un procès dans les 70 jours après cette date butoir du 7 juillet.

Le Monde avec AFP

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