des explosions secouent la ville de Jammu, dans le Cachemire indien

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De la fumée s’élève après qu’un obus d’artillerie a atterri dans la ville principale du district de Poonch, dans la région indienne du Jammu-et-Cachemire, mercredi 7 mai 2025.

Au lendemain de la confrontation militaire la plus grave entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies, de fortes explosions ont secoué, jeudi 8 mai au soir, la ville de Jammu, dans le Cachemire indien. Une source sécuritaire auprès de l’Agence France-Presse (AFP) a affirmé que ces explosions ont touché l’aéroport civil de Jammu. L’origine de ces explosions n’a pas encore été déterminée, a précisé sous couvert d’anonymat cette même source.

Selon une source policière interrogée par l’AFP, la ville de Jammu a été survolée en soirée par un essaim de drones. Quelques explosions ont été entendues dans son sillage, a-t-elle ajouté. « On peut entendre de fortes explosions, on dirait que des bombes explosent partout », a déclaré Varinder Jeet Singh, un responsable local du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti du premier ministre, Narendra Modi. « L’électricité a été coupée partout », a-t-il ajouté.

Associated Press (AP) et Reuters rapportent également les déclarations d’habitants ayant entendu des explosions et des sirènes d’alerte, tandis que les chaînes d’information locales ont fait état de drones survolant la ville. Selon la chaîne de télévision NDTV, l’attaque survenue « peu avant 21 heures [heure locale] » est toujours en cours, et les services de téléphonie mobile ainsi que le courant électrique sont interrompus.

Shesh Paul Vaid, ancien directeur général de la police de la région et habitant de Jammu, a déclaré que la ville était plongée dans le noir après de fortes explosions. « On soupçonne des bombardements, des tirs d’obus ou des frappes de missiles », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Appel des Etats-Unis à la « désescalade immédiate »

L’Inde et le Pakistan se sont mutuellement accusés, jeudi, d’avoir mené des attaques de drones, aggravant l’inquiétude d’une communauté internationale qui appelle les deux puissances nucléaires à une désescalade. Le ministre des affaires étrangères indien a averti que toute attaque du Pakistan susciterait « une réponse très ferme » de l’Inde.

Mercredi, les deux pays ont échangé d’intenses tirs d’artillerie après une série de frappes indiennes sur le sol pakistanais visant le groupe accusé par New Delhi de l’attentat commis le 22 avril à Pahalgam. Ces bombardements ont causé la mort d’une quarantaine personnes dans les deux camps, dont de nombreux civils.

Dans la nuit, de nouveaux échanges de tirs d’artillerie et d’armes légères ont eu lieu le long de la ligne de contrôle, la frontière qui sépare de facto le Cachemire, région partagée entre les deux pays. Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l’Inde, s’est réveillée au son d’explosions qui ont repris par intermittence.

L’Inde a affirmé avoir « neutralisé » la défense aérienne qui y était déployée, et assuré avoir agi en réponse à une attaque nocturne de « missiles et de drones pakistanais » qui visait des « cibles militaires » sur son sol. L’armée pakistanaise a de son côté assuré dans la soirée avoir « abattu 28 des 29 drones de fabrication israélienne » envoyés par l’Inde sur au moins neuf villes, certaines abritant des QG militaires ou du renseignement, comme Rawalpindi.

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De son côté, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a appelé l’Inde et le Pakistan à une « désescalade immédiate », et exhorté Islamabad à cesser « tout soutien à des groupes terroristes ».

Lors d’échanges téléphoniques avec le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, et le ministre des affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, le chef de la diplomatie américaine « a exprimé le soutien des Etats-Unis au dialogue direct entre l’Inde et le Pakistan et a encouragé la poursuite des efforts visant à améliorer les communications », a fait savoir la porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce, dans un communiqué.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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