Ça coince à gauche, ça grince au centre, ça tempère à droite : l’amputation drastique – 100 millions d’euros environ –, envisagée pour le budget 2025 de la culture, mais aussi du sport, de la vie associative ou encore de la mission égalité femmes-hommes dans la région Pays de la Loire ne fait pas l’unanimité. Des dissensions se font entendre jusque dans les rangs d’Horizons, le parti auquel appartient la présidente de région, Christelle Morançais.
Après le cri d’alarme du monde culturel qui, dès le 24 novembre, publiait une tribune dans Libération avant de manifester à Nantes le jour suivant, c’est au tour de certains élus locaux de s’inquiéter. D’autant que, dans un message, posté sur X, qui a fait grand bruit, Mme Morançais a semblé remettre en cause l’existence même du service public de la culture, justifiant ses économies en des termes peu ambigus : « La culture serait donc un monopole intouchable ? Le monopole d’associations très politisées qui vivent d’argent public. (…) Mais quelle est la pérennité d’un système qui, pour exister, est à ce point dépendant de l’argent public, et a fortiori quand cet argent public n’existe plus ? »
Cette charge sème le trouble dans les rangs d’Horizons, même si Edouard Philippe reste, pour l’heure, muet. « Nous n’avons pas à nous ingérer dans les actions d’une responsable territoriale », précise la sénatrice de l’Essonne Laure Darcos, nommée, début novembre, au poste de secrétaire nationale de la culture et du sport du parti. Alertée sur ce qui se passait dans les Pays de la Loire par Jérôme Clément, le président du festival Premiers Plans d’Angers, touché, lui aussi, par les coupes, Mme Darcos avoue son embarras : « J’ai été la première à tomber à la renverse en apprenant les décisions de Christelle Morançais. Contrairement à ce qui peut être dit ou écrit, elles ne doivent en aucun cas être interprétées comme le laboratoire expérimental de la pensée d’Edouard Philippe ou du parti Horizons quant à la culture. Nous ne souhaitons pas y être amalgamés. Il est évident qu’une remise à plat de la décentralisation s’impose. Mais, à Horizons, on ne se moque pas de la culture. Ma position sur ce sujet est très claire. »
Chiffres erronés
Tout aussi claire est la déclaration de Maximilien Schnel, adjoint à la culture de Luc Bouard, maire (Horizons) de La Roche-sur-Yon. Dans une publication sur Facebook, l’adjoint regrette la méthode, l’ampleur et les choix opérés par la région : « D’ici au vote définitif du budget régional, il doit y avoir, me semble-t-il, un chemin de la modération permettant de réaliser des économies sans affecter l’avenir de celui-ci. Peut-être est-il encore temps de le trouver en menant un dialogue constructif ? Je le souhaite vivement », écrit M. Schnel (qui n’a pas répondu à nos sollicitations).
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