de violents combats à Rafah et à Jabaliya ; un quatrième corps d’otage de Gaza rapatrié par l’armée israélienne

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Une unité blindée de l’armée israélienne lance une attaque à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 mai 2024.

La guerre entre Israël et le Hamas a fait 35 386 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan diffusé samedi 18 mai par le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien. Côté israélien, plus de 1 170 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir de sources officielles israéliennes. De plus, selon l’armée israélienne, 624 de ses soldats ont été tués dans des combats dans la bande de Gaza.

Les combats s’intensifient à Jabaliya et à Rafah

Selon des journalistes de l’AFP, les tirs d’artillerie et les frappes aériennes se poursuivent dans l’est et le nord-est de Rafah. Une frappe y a fait deux morts dans un camp de déplacés, a rapporté l’hôpital koweïtien de la ville. Les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique palestinien, ont aussi fait état de violents combats dans l’est de la ville avec les troupes israéliennes qui sont entrées dans ce secteur le 7 mai. L’UNRWA, agence de l’Organisation des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a estimé que 800 000 personnes avaient fui les combats à Rafah depuis le 6 mai et le début d’opérations au sol israéliennes dans cette localité de la lisière sud de la bande de Gaza.

Dans le nord de la bande de Gaza, des correspondants de l’AFP, témoins et médecins, ont fait état d’affrontements intenses dans la nuit de vendredi à samedi dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la ville de Gaza. Début janvier, Israël avait annoncé avoir démantelé la structure de commandement du Hamas dans le nord de l’enclave palestinienne, mais l’armée de l’Etat hébreu a communiqué vendredi que le mouvement palestinien contrôlait « totalement » Jabaliya à son arrivée « il y a quelques jours ».

« Des dizaines de personnes sont mortes en martyrs et des centaines d’autres ont été blessées » dans le camp de Jabaliya, a affirmé samedi le Hamas, accusant l’armée israélienne de « détruire des immeubles résidentiels (…) et de prendre pour cible des écoles et des abris ».

L’armée israélienne annonce avoir rapatrié le corps d’un quatrième otage à Gaza

Le corps de Ron Benjamin, 53 ans, a été retrouvé avec ceux de trois otages dont le rapatriement des corps avait été annoncé vendredi, a annoncé le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari. L’homme de 50 ans avait été emmené par le Hamas le 7 octobre 2023 après avoir été tué dans l’attaque menée par le mouvement palestinien dans le sud d’Israël.

La veille, l’armée israélienne a déclaré avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont celui de Shani Louk, une Germano-Israélienne de 23 ans présente au festival de musique électronique Nova, le 7 octobre 2023. Les autorités israéliennes ont aussi identifié les deux autres corps retrouvés comme étant ceux d’une femme de 28 ans, Amit Buskila, et d’un homme de 56 ans, Itzhak Gelerenter. Selon M. Hagari, ils étaient également présents au festival de musique. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a adressé ses condoléances aux familles sur Telegram. « Cette perte terrible brise le cœur », nous « pleurons avec les familles », a-t-il assuré, promettant de ramener « tous les otages, les vivants et les morts ».

Un pétrolier touché par un missile lancé par les houthistes au large du Yémen

« A environ une heure du matin [heure locale, minuit en France], les houthistes soutenus par l’Iran ont lancé un missile balistique antinavire en mer Rouge, qui a touché le Wind, un pétrolier battant pavillon panaméen, détenu et exploité par une compagnie grecque », a rapporté samedi le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) sur X. Selon le Centcom, le navire avait accosté dernièrement en Russie et se dirigeait vers la Chine.

L’attaque a provoqué une inondation, entraînant « une perte de propulsion et de pilotage », et un navire de la coalition mise en place par les Etats-Unis pour sécuriser la mer Rouge « a immédiatement répondu à l’appel de détresse du Wind ». Mais « aucune assistance n’a été nécessaire », car l’équipage a pu reprendre le contrôle du navire, et celui-ci a poursuivi sa route, selon le Centcom, qui a précisé qu’aucune victime n’avait été signalée.

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Les houthistes ont mené depuis novembre des dizaines de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique. Alliés de l’Iran, ils disent agir en solidarité avec les Gazaouis.

Premiers déchargements d’aide humanitaire sur la côte gazouie

« Plus de 300 palettes d’aide humanitaire » ont été décharchées, les premières à entrer en empruntant la jetée flottante provisoire américaine arrimée sur la côte de la bande de Gaza, a déclaré l’armée israélienne. De son côté, le Hamas a tenu à souligner samedi, dans un communiqué, « qu’aucune voie d’acheminement de l’aide, y compris la jetée flottante, ne constitue une solution de remplacement des routes sous supervision palestinienne ».

Après des jours de blocage des arrivées d’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, l’armée américaine avait annoncé vendredi l’arrivée « d’environ 500 tonnes [d’aide] dans les prochains jours ».

Londres a annoncé pour sa part qu’un chargement d’aide britannique avait été « acheminé avec succès sur le littoral de Gaza (…) en même temps que de l’aide des Etats-Unis et des Emirats arabes unis » via le couloir maritime chypriote, alors que la France a déclaré qu’un bâtiment de la marine en provenance de Chypre, avec à son bord 60 tonnes d’aide, était en cours de déchargement sur le ponton américain. La voie terrestre reste néanmoins « la plus viable et la plus efficace », a réaffirmé l’agence humanitaire de l’Organisation des Nations unies (OCHA).

Washington a évacué dix-sept médecins américains de Gaza

Ils ont quitté l’enclave palestinienne, dans laquelle ils étaient bloqués depuis la prise par l’armée israélienne du passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte, par le passage de Kerem Shalom, entre le territoire palestinien assiégé et Israël, a précisé un responsable américain proche du dossier à l’AFP, sous couvert de l’anonymat.

« Nous avons été en contact rapprochés avec les organisations auxquelles appartiennent ces médecins américains », a déclaré un porte-parole du département d’Etat, de même qu’avec leurs familles, a-t-il précisé. Une source proche du dossier a affirmé à l’AFP que trois autres médecins américains faisant partie d’une mission médicale bénévole avaient choisi de rester malgré l’incertitude autour des possibilités futures de quitter Gaza.

Le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden attendu en Arabie saoudite et en Israël

La Maison Blanche a annoncé vendredi que son conseiller à la sécurité national, Jake Sullivan, se rendra en Arabie saoudite ce samedi, et dimanche en Israël. Alors que le président des Etats-Unis, Joe Biden, s’efforce d’arriver à une normalisation des relations entre ces deux pays, Jake Sullivan devait rencontrer le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, ainsi que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a précisé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

La conversation en Arabie saoudite avec le dirigeant du royaume devait porter sur « des sujets bilatéraux et régionaux, dont la guerre à Gaza », ainsi que sur « les efforts en cours pour arriver à une paix et à une sécurité durables dans la région », avait déclaré le porte-parole.

Avec Benyamin Nétanyahou et d’autres hauts responsables israéliens, l’émissaire de Joe Biden doit également évoquer le conflit entre l’Etat hébreu et le Hamas, « y compris les négociations pour obtenir la libération de tous les otages [détenus à Gaza] et pour répondre à la crise humanitaire ». L’échange portera aussi sur la volonté partagée des Etats-Unis et d’Israël de « vaincre durablement le Hamas à la fois par la pression militaire et par un projet politique », a expliqué John Kirby.

Le Monde

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