En 2023, près de 5 500 nouvelles personnes ont été diagnostiquées porteuses du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en France. Une estimation de Santé publique France (SPF), après correction du nombre brut de séropositivités découvertes (3 877 cas), afin de prendre en compte la sous-déclaration des cas.
« Depuis quelques années, le nombre de nouvelles contaminations par le VIH ne baisse plus en France, alors que nous disposons de tous les outils pour prévenir la transmission », a déploré le professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida-maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE), lors d’une conférence de presse, le 21 novembre.
Ce même jour, onze nouvelles recommandations sur la prise en charge du VIH étaient présentées lors du congrès annuel de la Société française de lutte contre le sida, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Les trois coauteurs, l’ANRS-MIE, la Haute Autorité de santé (HAS) et le Conseil national du sida (CNS), ont notamment passé au crible plusieurs points-clés : déterminants sociaux de l’infection ; traitements préventifs ; diagnostic et suivi des personnes vivant avec le VIH ; VIH et grossesse ; adaptation des traitements antirétroviraux…
43 % des infections découvertes à un stade tardif
Depuis 2012, le nombre de découvertes de séropositivité a diminué de 10 %. Mais si l’on excepte l’année 2020, marquée par une forte baisse liée à la pandémie de Covid-19, ce nombre stagne depuis 2018 et rebondit même depuis 2020. « Cette augmentation touche plus particulièrement les personnes nées à l’étranger », notent les experts, notamment les femmes contaminées par rapports hétérosexuels et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).
Autre préoccupation, en 2023, 43 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif (entre 200 et 350 cellules CD4 par millimètre cube de sang), dont 27 % à un stade avancé (stade sida), avec moins de 200 CD4 par millimètre cube de sang. Entre la contamination et le diagnostic, le délai médian était de 1,9 an pour l’ensemble des personnes découvrant leur séropositivité, et de trois ans pour les hommes hétérosexuels nés à l’étranger. Ce retard est une perte de chance individuelle. Il augmente aussi le risque de transmission virale, une personne non diagnostiquée et non traitée pouvant contaminer ses partenaires. A contrario, « si le virus est indétectable dans le sang, il est intransmissible, relève Yazdan Yazdanpanah. Le dépistage reste donc le premier outil de prévention. »
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