

Amorgos, comme trois autres îles des Cyclades, a été décrétée en état d’urgence jusqu’au 11 mars. Des renforts de secouristes y ont été dépêchés d’Athènes. Sur cette île grecque, en mer Egée, les habitants vivent dans l’insécurité permanente, alors que la terre tremble sous leurs pieds depuis la fin de janvier. Les 1 900 habitants permanents de l’île sauvage et rocailleuse, à plus de 9 heures de ferry du Pirée en hiver, « n’ont pas quitté l’île [comme à Santorin], à part quelques-uns, pour des raisons professionnelles ou sanitaires », constate le maire, Lefteris Karaiskos.
Les autorités grecques ont décidé de fermer les écoles de plusieurs îles, parmi lesquelles Amorgos, où plus de 250 enfants et adolescents sont scolarisés, et sa voisine mondialement célèbre Santorin, au moins jusqu’au 21 février.
Entre le 26 janvier et le 13 février, plus de 18 400 tremblements de terre ont été enregistrés au large d’Amorgos et de Santorin, ces deux îles de l’archipel des Cyclades, selon le laboratoire de sismologie de l’université d’Athènes. Cet essaim sismique n’a jusqu’ici fait ni victime ni dégât important, et les secousses ont perdu en intensité et en fréquence depuis ces derniers jours.
Beaucoup de ces séismes sont de trop faible intensité pour être perçus, mais le plus fort, de magnitude 5,3, le 10 février, a été ressenti jusqu’à Athènes. En 1956, un séisme de 7,5 à 7,7, suivi d’un tsunami, avec des vagues de 20 mètres de hauteur, avait dévasté Amorgos.
Tenter de mieux cerner le phénomène
C’est au large de l’îlot d’Anydros, au sud-ouest d’Amorgos, terre inhabitée, qu’est répertorié l’épicentre de la plupart des séismes. Dans la zone située autour d’Amorgos, qui présente six failles, des équipes de sismologues installent de nouveaux capteurs pour tenter de mieux cerner le phénomène.
Dans la campagne, des éleveurs ont constaté une nervosité inhabituelle dans les troupeaux de moutons, les animaux sentant la terre trembler sous leurs pattes. Au monastère de la Chozoviotissa, pourtant construit dans la roche et accroché à la falaise, seuls les tremblements de terre perturbent un peu la vie des deux moines et du bénévole qui vivent quasi reclus pendant l’hiver.
Pourtant, une autre inquiétude commence à poindre dans ces Cyclades très prisées des visiteurs. Quel impact ces tremblements de terre auront-ils sur la saison touristique, qui débutera dans deux mois à peine ? Amorgos accueille 100 000 touristes par an, selon son maire.