dans les camps de migrants près de Sfax, « l’enfer sous les oliviers »

4679


Un homme transporte ses affaires après le démantèlement d’un camp de migrants à Al Amra, en Tunisie, le 5 avril 2025.

Cette étendue de sable sur laquelle ils errent depuis des mois, parfois des années, n’est pas leur terre promise. Mais il faut la toucher, creuser avec les doigts, une machette ou un bout de bois, pour y ériger un toit fait de toile de tente. Seul abri possible contre les nuits trop fraîches, la pluie, le vent – pénible et incessant – et ce sable qui recouvre les peaux, les habits, les gamelles, les paillasses.

Ce matin du mercredi 9 avril, non loin d’El Amra, modeste commune agricole située à 30 km au nord de Sfax, grande cité portuaire de l’est de la Tunisie, des centaines de migrants – guinéens, ivoiriens, sierra-léonais pour la plupart – s’installent dans leur nouveau camp, posé sur un champ bordé d’oliviers. De là, ils espèrent encore prendre un jour la mer et rejoindre en bateau l’île italienne de Lampedusa.

Il y a cinq jours, les « voyageurs », comme ils s’appellent entre eux, vivaient non loin d’ici, à une vingtaine de minutes à pied, tout près d’El Amra. Face au mécontentement des habitants et des propriétaires terriens excédés par leur présence, les forces de sécurité ont rasé plusieurs installations informelles disséminées dans la région : selon les estimations des autorités, 20 000 personnes y vivaient, dont 4 000 dans le seul camp surnommé « Kilomètre 30 », né à l’été 2023 et qui, depuis, n’avait cessé de grossir.

Il vous reste 81.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link