Dans le Nord, une enquête préliminaire ouverte après la mort d’un migrant syrien en mars 2024

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Des policiers percent le bateau d’un passeur lors d’une tentative de traversée de la Manche, sur la plage de Gravelines, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 26 avril 2024.

Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête préliminaire concernant la mort d’un migrant syrien dans un canal à Gravelines (Nord) en mars 2024 et saisi l’inspection générale de la police nationale (IGPN), a déclaré, samedi 12 juillet, la procureure de la République.

La procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, confirme l’ouverture au parquet d’« une enquête préliminaire pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger ». « Les investigations ont été confiées à l’IGPN 59 », précise-t-elle à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant aussi le dépôt d’une « plainte contre X » par l’association Utopia 56.

L’association d’aide aux migrants a annoncé mardi avoir déposé plainte pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours » concernant la mort de Jumaa Al Hassan, 27 ans, lors d’un départ clandestin vers l’Angleterre, avorté par une intervention policière.

Utilisation de gaz lacrymogène

La plainte de l’ONG s’appuie sur une enquête journalistique diffusée par Disclose et des médias arabophones, qui soutient que Jumaa Al Hassan est « mort du fait d’une intervention policière » dans la nuit du 2 au 3 mars 2024.

Jumaa Al Hassan et d’autres migrants attendaient à Gravelines sur une berge boueuse dans l’intention de grimper dans ce canot, qui était repéré et suivi par la police. A l’arrivée du canot, les forces de l’ordre auraient fait usage de gaz lacrymogène à courte distance, rapporte Disclose, citant des témoins selon qui, dans la confusion, Jumaa Al Hassan a sauté à l’eau avant de couler. Un migrant affirme avoir alerté en anglais la police d’une personne à l’eau, en vain.

Selon Utopia, les secours immédiatement contactés ont « minimisé la gravité de la situation » et « affirmé avoir repêché toutes les personnes ». Son corps est retrouvé le 19 mars dans le canal.

La France et le Royaume-Uni se sont mis d’accord jeudi sur un « projet pilote » d’échange de migrants à l’issue de la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron, alors que les traversées de la Manche atteignent des chiffres records.

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Le Monde avec AFP

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