Dans le Nord, des maires de village à la rescousse de leur clocher

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Remettre l’église au milieu du village. A Oost-Cappel, dans le Nord, près de Dunkerque, l’expression reflète littéralement la situation. A deux pas de la mairie, l’édifice religieux planté au milieu du cimetière et entouré de sépultures détonne par son architecture singulière, comme si on avait assemblé les vestiges de deux bâtiments. D’un côté, les briques authentiques datant du XIIe siècle jaunies par le temps ; de l’autre des briques rouges, d’apparence plus récente, aux jointures propres, signe d’une reconstruction partielle après un incendie, à la fin du XVIIe siècle.

Depuis décembre 2024, l’église Saint-Nicolas est une nouvelle fois en travaux. Chemise rayée et pin’s Octobre rose sur le revers de sa veste de costume bleu, Stéphanie Porreye, 52 ans, élue maire (sans étiquette) en 2020 de ce village de 480 habitants, a fait de la restauration de l’église la priorité de son premier mandat. L’édifice avait fermé ses portes un an auparavant, par mesure de sécurité, en raison de sa dégradation.

« Lors de la dernière cérémonie d’enterrement, du plâtre tombait sur les gens. Il pleuvait à l’intérieur de l’église, de l’eau s’infiltrait à travers la toiture. Ce n’était plus possible. » Mais se lancer dans un tel chantier n’est pas une mince affaire. Oost-Cappel dispose d’un budget annuel de 300 000 euros quand le chantier, lui, a été estimé à 1,5 million d’euros. Depuis la loi de 1905, l’entretien des églises construites avant cette date est à la charge des communes.

Seul bâtiment patrimonial

A l’approche des élections municipales de mars 2026, la question de la restauration du patrimoine dans les villages ruraux représente un enjeu et un défi de taille pour des municipalités au budget souvent limité. Les églises figurent en bonne place de ce patrimoine à préserver ; près de 40 000 ont été recensées en France en 2025.

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