Dans le camp de réfugiés de Balata, en Cisjordanie, le prestige du Hamas reste entier

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C’est une scène en apparence anodine mais qui en dit beaucoup après deux ans de guerre à Gaza. Dans une rue du camp de réfugiés palestiniens de Balata, à Naplouse, Imad Zaki, le chef du comité populaire, l’organe de représentation des 30 000 habitants du camp, qui est membre du Fatah, le parti à la tête de l’Autorité palestinienne (AP), croise le chef local du Hamas, qui descend de sa voiture. Tout sourire, les deux hommes se saluent alors que leurs organisations respectives sont à couteaux tirés, depuis que le Hamas a bouté le Fatah hors de Gaza, les armes à la main, en 2007.

Imade Zaki, chef de la communauté de Balata, à Naplouse, Cisjordanie, le 16 octobre 2025.

« Voilà comment ça se passe, à Balata, entre le Hamas et le Fatah, c’est main dans la main », lance Imad Zaki. Le responsable islamiste, un dénommé Yasser, qui tait son nom de famille pour des raisons de sécurité, savoure la situation. L’homme a dû se faire très discret pendant une grande partie de la guerre. Mais le fait que le Hamas, quoique très affaibli, ait continué à se battre jusqu’au bout et que l’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre, ait permis de faire sortir 2 000 Palestiniens des prisons israéliennes ont accru sa popularité et celle de son mouvement.

Balata, haut lieu de la résistance armée à l’occupation israélienne, est intégré au tissu urbain de Naplouse. Conçu en 1950 comme un camp de tentes, c’est aujourd’hui un labyrinthe de béton, extrêmement dense, idéal pour tenir en échec une armée moderne comme celle d’Israël. Si les autorités israéliennes ont détruit, depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023 commises par le Hamas, d’autres camps de réfugiés, notamment ceux de Tulkarem et de Jénine, elles ont épargné Balata, le plus important de Cisjordanie.

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