dans la région de Soumy, les Ukrainiens tiraillés entre exaltation et inquiétude

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Les habitants de la région de Soumy, en Ukraine, avaient bien remarqué, avant le déclenchement de l’incursion ukrainienne en Russie, une certaine frénésie et un nombre plus important qu’à l’accoutumée de convois militaires sur les chemins forestiers, non loin de la frontière avec la région de Koursk. Mais si les signes étaient là, personne – pas plus les Ukrainiens que les Russes – n’aurait pu deviner que les troupes de Kiev franchiraient, à l’aube du 6 août, la ligne de démarcation, toute proche, pour pénétrer sur le sol de la Fédération de Russie. La majorité des soldats expérimentés déployés dans la zone n’ont d’ailleurs été eux-mêmes prévenus de l’objectif que la veille de l’opération. Le secret avait bien été gardé.

La ville de Soumy s’est alors vite transformée en point de passage obligé pour des milliers de militaires ukrainiens roulant à toute vitesse dans des véhicules et des blindés recouverts d’un triangle blanc, symbole de cette offensive. Pour un pays envahi et soumis à des bombardements réguliers depuis février 2022, cette transposition de la guerre sur le territoire russe a un goût de revanche. Les images de soldats marchant sur des drapeaux ennemis, paradant dans des villages russes ou faisant des prisonniers de guerre ont été partagées en masse sur les réseaux sociaux. Les enfants agitent des drapeaux ukrainiens sur la route menant à la frontière.

Puis, très vite, l’exaltation de l’offensive – un moyen pour l’Ukraine, selon son président, Volodymyr Zelensky, d’arriver en position de force lors de futures négociations avec la Russie – a fait place à l’inquiétude. Si une partie de la population se réjouit, elle craint aussi les représailles russes. Les tirs d’artillerie sur la région de Soumy, quasi habituels jusque-là, ont été remplacés par des frappes avec des bombes aériennes guidées, dévastatrices. Et des milliers de civils, obligés d’évacuer des villages frontaliers, ont pris le chemin de l’exode.

Sur une route en direction de la frontière entre l’Ukraine et la Russie, dans la région de Soumy, le 23 août 2024.
Sur la route entre la frontière russo-ukrainienne et Soumy, dans l’oblast de Soumy, le 15 août 2024.
Des enfants saluent les voitures sur un check-point, à l’entrée de Soumy, le 21 août 2024.
Oleg, 52 ans, dans le village de Tokari, dans la région de Soumy, le 25 août 2024. Il a été blessé par des éclats de verre à cause du bombardement qui a tué sa femme, Lyudmila, âgée de 54 ans. Il se trouvait dans la maison, et sa femme dans le jardin.
Des voisins bâchent leurs fenêtres soufflées par l’explosion d’une bombe russe dans le jardin de leurs voisins, dans le village de Tokari, dans le district de Soumy, le 25 août 2024. Une victime et un blessé sont à déplorer.
Jenia et Dima, dans le village de Tokari, dans la région de Soumy, le 25 août 2024. Leur mère, Lyudmila, a été fauchée par l’explosion d’une bombe dans son jardin.
Au petit matin, la fumée d’un bombardement russe s’élève dans le ciel de Soumy, le 17 août 2024.
Un parc pour enfants, dans le centre-ville de Soumy, le 12 août 2024.
L’église du village de Kindrativka, situé à moins de 3 kilomètres de la Russie, le 21 août 2024.
Une messe orthodoxe dans une église, à Soumy, le 20 août 2024.
L’association Vostok-SOS évacue Raisa Usenko, 77 ans, qui est incapable de marcher, à Yunakivka, dans l’oblast de Soumy, le 12 août 2024.
Un bombardement a touché le parking d’un immeuble à Soumy, vers 6 heures du matin, le 17 août 2024.
Des soldats de l’armée ukrainienne sur la route pour la Russie, dans l’oblast de Soumy, le 12 août 2024.
Mykola Toryanyk est le maire du village de Khotine, mais aussi de 14 autres localités alentour, dont le village de Kindrativka. Il pose, le 21 août 2024, dans l’école de Kindrativka, détruite une semaine plus tôt par une bombe planante russe.
L’école du village de Kindrativka, détruite par une bombe planante mi-août 2024, le 21 août 2024. Le village est situé à seulement quelques kilomètres de la Russie.
Des pompiers ukrainiens évacuent une dame âgée après qu’un missile a touché une zone d’habitation, à Soumy, le 24 août 2024.
Un civil ukrainien inspecte les restes d’un missile qui vient de tomber sur une zone d’habitations, dans la ville de Soumy, le 24 août 2024.
Un missile est tombé sur une zone d’habitation dans l’agglomération de Soumy, dans la soirée du 24 août 2024.
Un soldat de la 117e brigade de la défense territoriale de l’Ukraine attend les ordres de tir à l’entrée d’un abri, dans la région de Soumy, le 23 août 2024.
Un soldat de la 117e brigade de la défense territoriale de l’Ukraine, dans la région de Soumy, le 23 août 2024. Cette position ukrainienne se trouve à 1 kilomètre de la frontière avec la Russie. Depuis le début de l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk, la situation sur cette partie du front est devenue beaucoup plus intensive.
Deux artilleurs de la 117e brigade de la défense territoriale de l’Ukraine ajustent leur mortier après un tir, dans la région de Soumy, le 23 août 2024.
Un prisonnier russe capturé la veille dans la région de Koursk, à Soumy, le 15 août 2024.
Un garde d’un centre de détention pour prisonniers de guerre russes, dans la région de Soumy, le 22 août 2024.
Un centre de détention pour prisonniers de guerre russes, dans l’oblast de Soumy, le 22 août 2024. Près de 80 % d’entre eux sont désormais des conscrits. De nombreux jeunes russes faisant leur service militaire dans la zone frontalière à l’Ukraine ont été faits prisonnier durant l’opération de Koursk.
Un centre de détention, dans l’oblast de Soumy, le 22 août 2024, où un peu plus de 100 prisonniers de guerre russes sont en détention. Ils peuvent rester quelques jours comme plusieurs semaines. Ce site a accueilli près de 350 prisonniers depuis le début de l’opération militaire en Russie. La Croix-Rouge leur rend visite régulièrement, et leur permet d’envoyer des lettres manuscrites en Russie.
Un centre de détention pour prisonniers de guerre russes, dans l’oblast de Soumy, le 22 août 2024. Ils effectuaient leur service militaire dans la zone frontalière quand l’offensive ukrainienne a commencé.
Un collage illustrant le président russe, Vladimir Poutine, en prison, dans le centre-ville de Soumy, le 12 août 2024.

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