Rien ne vaut un toit quand les temps sont incertains. Et rien ne vaut chez soi quand le monde devient hostile. On a beau être riche, les vieux réflexes reviennent vite. Et cela donne des résultats inattendus. Comme le boom de l’immobilier de luxe à Moscou, dont les prix grimpent et tutoient désormais ceux de Londres ou de Paris. Selon la société Knight Frank Russia, citée par l’agence Bloomberg, le prix des logements haut de gamme à Moscou a augmenté de plus de 20 % en 2024 et approche désormais les 20 000 euros le mètre carré. Des villas chics en banlieue, au bord de la Moscova, sont proposées entre 25 et 40 millions d’euros, et des appartements dans le centre historique à plus de 30 millions d’euros.
Etonnante, cette santé florissante dans un pays en guerre, dont l’économie est ravagée par les sanctions et dont l’inflation a atteint plus de 9 % en décembre 2024. Mais c’est justement les sanctions et l’inflation qui expliquent cette passion soudaine des oligarques russes pour leur capitale.
Contraints à l’étranger, les plus fortunés rapatrient leur argent et l’investissent dans le placement le plus sûr, après l’or, l’immobilier. Ce dernier est supposé protéger de l’inflation et de l’effondrement du rouble. La monnaie russe a perdu 25 % de sa valeur en 2024, malgré des taux d’intérêt de 20 %.
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