Avec leurs presque 10 millions de logements, soit un quart des logements français, les immeubles en copropriété peuvent peser en matière de protection de l’environnement. D’ailleurs, « le sujet intéresse, de nombreux copropriétaires nous posent des questions sur ce qu’il est possible de faire », témoigne Francis Bourriaud, président d’ADB Conseils, qui accompagne les copropriétés dans leur gestion. Les leviers d’actions sont multiples.
Elever la performance énergétique du bâtiment
Environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre seraient issues des logements en copropriété. Et 63 % du 1,6 million de logements énergivores du parc locatif privé (ceux classés F et G dans le diagnostic de performance énergétique) sont en copropriété, d’après les chiffres de l’Observatoire national de la rénovation énergétique.
Améliorer la performance énergétique du bâtiment permettra d’agir pour le climat tout en faisant baisser ses charges de copropriété. Le chauffage est en effet le premier poste de dépenses dans les copropriétés quand elles sont dotées d’un système collectif.
« Il faut d’abord penser à bien entretenir l’installation de façon qu’il n’y ait pas de surconsommation, et ne pas surchauffer les appartements. C’est encore trop souvent le cas », conseille Danielle Dubrac, présidente de l’Union des syndicats de l’immobilier, une des fédérations professionnelles du secteur. Pour responsabiliser les occupants des logements, on peut installer des robinets thermostatiques sur les radiateurs et des répartiteurs de frais de chauffage (compteurs de calories) permettant de facturer chacun individuellement.
Isoler l’immeuble par l’extérieur (quand c’est possible), changer les fenêtres, isoler la toiture sont d’autres possibilités, même si les freins, notamment financiers, sont encore nombreux. Pour faciliter les travaux de rénovation énergétique en copropriété, le gouvernement réfléchit à assouplir la procédure de vote des travaux.
Les copropriétés souhaitant faire davantage peuvent poser des panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques sur leur toiture, si la configuration s’y prête. Cela peut permettre d’alimenter le courant dans les parties communes, et même de générer des recettes, par la revente de l’électricité non utilisée.
Economiser l’eau
Des efforts peuvent aussi être réalisés pour limiter la consommation de l’immeuble. Des installations vétustes, des chasses d’eau qui fuient et des appartements pas encore équipés de compteurs individuels aboutissent souvent à une surconsommation. Un robinet qui goutte équivaut ainsi à une perte de 5 litres d’eau par heure, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). Entretenir les réseaux et réparer les fuites permet dans le même temps d’éviter bien des dommages : « 80 % des sinistres en copropriété sont dus à des dégâts des eaux », déplore Marie-Noëlle Mine, consultante et formatrice en assurances.
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