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La pandémie de Covid-19 est-elle partie d’un laboratoire de Wuhan, en Chine ? Cette thèse, qui déchaîne les passions, est aujourd’hui jugée la plus probable par la Central Intelligence Agency, comme le New York Times l’a révélé le 25 janvier. De quoi réjouir Drastic (« équipe de recherche radicale, autonome et décentralisée sur le Covid-19 »), un groupe informel d’une vingtaine de personnes qui milite infatigablement en faveur de cette explication.
Depuis le printemps 2020, ce collectif d’enquêteurs amateurs suspicieux, fureteurs et hyperactifs n’a cessé d’irriguer l’espace public en arguments troublants, contribuant à infléchir l’opinion publique et la couverture médiatique. « Notre mission était de représenter la thèse de la fuite de labo, et je pense que nous avons fait un travail remarquable », se félicite l’un de ses piliers, l’entrepreneur russo-canadien Yuri Deigin.
Depuis 2020, le doute plane sur l’origine du SARS-CoV-2, le virus responsable de la pandémie de Covid-19. Est-il venu d’un animal du marché aux fruits de mer de Huanan, à Wuhan ? Cette hypothèse, dite « de la zoonose », continue d’être considérée comme la plus probable par une majorité de scientifiques, même si la preuve définitive n’a jamais été apportée.
Ou bien est-il né d’un accident de recherche ? Les Sherlock Holmes du Web du collectif Drastic ont exhumé de nombreux documents techniques qui attirent les soupçons sur les laboratoires de la ville, en particulier l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), dont la recherche sur les coronavirus de chauve-souris est une spécialité. « C’est intéressant, cela montre que des acteurs non scientifiques professionnels peuvent contribuer à un débat important », assure la biologiste Virginie Courtier, qui a collaboré avec eux.
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