Comment le « ressentiment blanc » s’est nourri des politiques américaines antidiscrimination

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C’est par un prodigieux retournement de sens que le nouveau martyr de la droite américaine, Charlie Kirk, passe désormais pour le « Martin Luther King de droite ». Pas seulement parce qu’il a été, comme lui, assassiné en public. Mais aussi parce qu’il se considérait lui-même comme un « militant des droits civiques », le porte-parole d’un groupe opprimé : les Blancs.

Cette prétendue « oppression », dans la rhétorique empruntée par la droite américaine, trouve paradoxalement son origine dans la loi sur les droits civiques de 1964, que Kirk considérait comme « une erreur ». Parmi les combats de Turning Point USA, le plus grand mouvement de jeunesse MAGA (Make America Great Again), qu’il avait cofondé en 2012, figure la lutte contre les politiques de « diversity, equity and inclusion », perçues comme une excroissance désastreuse du mouvement pour les droits civiques.

Ces trois principes accolés donnent leur nom – abrégé en DEI – à un ensemble informel de mesures et de programmes destinés à soutenir la lutte contre les discriminations des groupes historiquement désavantagés (minorités ethniques ou religieuses, femmes, LGBT +, personnes porteuses de handicap) dans les entreprises, les universités, les hôpitaux, l’armée ou l’administration. Elles visent à créer des environnements de travail et des opportunités de carrière plus justes, grâce à des dispositifs de formation, des programmes de mentorat et des politiques de recrutement spécifiques, pour remédier aux écarts de revenus persistants. Pour n’en donner qu’un exemple : un foyer blanc est en moyenne dix fois plus riche qu’un foyer noir.

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