Comment le genre est devenu la bête noire des droites illibérales

4858


Lors d’une manifestation contre le président Donald Trump et son conseiller Elon Musk, à Los Angeles (Californie), le 5 avril 2025.

C’est l’un des cris de ralliement des dirigeants réactionnaires et populistes. Dès son investiture, le 20 janvier, Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis ne reconnaîtraient plus désormais que « deux sexes, masculin et féminin », définis à la naissance. Trois jours plus tard, à Davos, le président argentin, Javier Milei, faisait de « l’idéologie de genre » le leitmotiv de ses attaques contre le « virus mental de l’idéologie woke ». Comme eux, Vladimir Poutine dénonce régulièrement les « prétendues libertés de genre » d’un Occident jugé « décadent ».

Avant de devenir un cheval de bataille des gouvernements illibéraux, la notion de genre est d’abord un outil communément employé en sciences sociales. Née dans les années 1950 au sein des milieux psycho-médicaux américains, « elle vise alors à distinguer, dans le cadre de la clinique des personnes intersexes et transsexuelles, les phénomènes biologiques (le sexe) des rôles sociaux qui leur sont attribués (le genre), et de rendre compte du décalage psychique qui peut exister entre les deux », explique la philosophe Pauline Clochec, autrice d’Après l’identité (Hystériques & associées, 2023).

Il vous reste 79.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link