Comment la résistance aux antibiotiques renforce l’agressivité de certaines bactéries

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La bactérie « Pseudomonas aeruginosa », vue au microscope électronique.

L’utilisation d’un antibiotique, la colistine, exacerbe la virulence d’une bactérie très pathogène pour l’homme, Pseudomonas aeruginosa. Fait inédit, c’est un même gène, chez cette bactérie, qui intervient dans deux phénomènes délétères : il déclenche cette virulence accrue et il favorise la résistance de la bactérie à cet antibiotique. Plus étonnant encore : cette bactérie agit en projetant de petites vésicules toxiques qui, tels des drones de combat, affectent des processus vitaux pour les cellules de l’hôte infecté.

Cette moisson de résultats, publiée le 22 janvier, a été récoltée par des équipes de l’Inserm, de l’Inrae, de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) et de l’université de Toulouse, coordonnées par Eric Oswald, bactériologiste au CHU de Toulouse.

La bactérie Pseudomonas aeruginosa est, à l’échelle mondiale, une des cinq bactéries les plus mortelles, provoquant des centaines de milliers de décès chaque année. Egalement nommée « bacille pyocyanique », elle est responsable d’infections aiguës (pneumonies, infections urinaires…), essentiellement chez des personnes immunodéprimées ou souffrant de cancers, et d’infections chroniques, en particulier chez les sujets atteints de mucoviscidose. En France, elle a été, en 2018, en cause dans presque 20 % des infections nosocomiales survenues en unités de soins intensifs et de réanimation.

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