Comment Israël tente d’imposer un nouvel ordre régional au Proche-Orient

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Un drapeau du Hezbollah flotte au milieu des décombres, sur les lieux des frappes israéliennes qui, vendredi, ont causé la mort de Hassan Nasrallah, à Dahiyeh, dans la banlieue de Beyrouth, le 29 septembre 2024.

Où se situe-t-il à présent, ce « centre de gravité » de la guerre qui, comme l’a annoncé le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, le 18 septembre était « en train de se déplacer vers le nord » ? Celui-ci signifiait-il que le conflit mené à Gaza par ses troupes depuis près d’un an serait désormais de priorité moindre, comparé à l’ouverture d’un front au Liban, au nord de son pays ? Au moment où des forces terrestres israéliennes continuent de pénétrer en territoire libanais, mardi 1er octobre, pour des « raids localisés », comme les définit l’armée, la chasse israélienne poursuit des frappes sur un spectre géographique infiniment plus large.

Dimanche 29 septembre, des dizaines d’avions israéliens avaient réalisé une série de frappes sur le port de Hodeïda, au Yémen, détruisant de vastes infrastructures avant de rentrer à leur base sans rencontrer de résistance. Les jours précédents, des missiles avaient été tirés depuis le Yémen par les houthistes, alliés de l’Iran, et avaient été interceptés au-dessus du centre d’Israël. La dernière fois qu’une telle opération aérienne avait eu lieu, c’était le 20 juillet, à la suite d’un tir de drone depuis le Yémen ayant atteint, alors, Tel-Aviv.

Les frappes avaient été réalisées, déjà, à près de 2 000 kilomètres de distance de leur point de départ, nécessitant un ravitaillement en vol. Des stocks d’essence, au milieu de vastes installations portuaires, avaient brûlé plusieurs jours durant, donnant un signal : désormais, l’armée de l’air israélienne était prête à des actions d’ampleur. Depuis, un cycle s’est ouvert, avec l’Iran comme point de référence. Car tout, dans l’extension des frappes en cours, comme le lancement d’opérations d’élimination ou de forces spéciales menées dans les pays de la région, tourne autour de Téhéran, visé directement ou à travers ses alliés, ceux de « l’axe de la résistance », au Yémen, en Irak, en Syrie, et, par dessus tout, au Liban, avec le Hezbollah en cible principale.

Depuis la frappe sur Hodeïda, cette extension des actions israéliennes s’est doublée d’une « guerre ouverte » avec l’entrée de troupes au Liban. Mais lundi, des frappes avaient aussi lieu à Gaza, où les opérations militaires n’ont pas pris fin. D’autres, nourries, ont visé le Liban, six d’entre elles atteignant la banlieue sud de Beyrouth, tandis que la ville de Sidon, située entre Beyrouth et Tyr, était touchée pour la première fois depuis le début de cette campagne. Mardi matin, des avions et des drones ont aussi atteint Damas, en Syrie, selon l’agence de presse syrienne SANA, faisant trois morts et neuf blessés.

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