

« Perte de chances » : l’expression revient souvent dans les rapports consacrés au parcours des enfants confiés à la protection de l’enfance. Elle s’invite aussi dans leurs récits à l’âge adulte, quand ils partagent leur vécu. Des chiffres, que beaucoup d’entre eux ont en tête, illustrent les conséquences d’une enfance cabossée. Et s’ils ne s’appliquent pas à tous, ils valent alerte pour les quelque 397 000 mineurs et jeunes majeurs relevant de la protection de l’enfance.
« Ces enfants sont polytraumatisés, et même si leur famille est maltraitante, quand ils en sont séparés, que la fratrie est divisée, c’est encore un trauma, souligne la députée (MoDem, Nièvre) Perrine Goulet, présidente de la délégation aux droits des enfants de l’Assemblée nationale. Et quand le suivi psy n’arrive qu’au bout d’un an, comme c’est souvent le cas, c’est pour moi la première perte de chances, et la plus importante », martèle la quadragénaire, qui vient de déposer une proposition de loi pour faciliter la protection des enfants victimes de violences et/ou confiés à la protection de l’enfance. Elle-même a longtemps tu son parcours d’enfant placée. « Je n’avais pas envie d’être réduite à ça », dit-elle.
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