Comment fonctionne le dispositif antiaérien d’Israël, du Dôme de fer à la Fronde de David

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Le Dôme de fer en action à Ashkelon, dans le sud d’Israël, le 9 octobre 2023.

Pour se protéger des tirs de roquettes et de missiles en provenance des territoires palestiniens ou d’autres Etats, notamment le Liban et l’Iran, l’Etat d’Israël a mis au point et déployé progressivement après la première guerre du Golfe, en 1991, un dispositif antiaérien « multicouches » baptisé Missile Defense Organization (IMDO).

Conçu en étroite collaboration avec les Etats-Unis, il repose sur trois types d’intercepteurs dotés de capacités et de rayons d’action spécifiques. Au Dôme de fer, qui en constitue le socle à courte portée, s’ajoutent la Fronde de David et les systèmes Arrow, chargés respectivement des étages médian et supérieur. Il est pleinement opérationnel depuis le milieu des années 2000 et fait l’objet d’améliorations constantes.

Lors de la première attaque frontale de la République islamique d’Iran, menée dans la nuit du 13 au 14 avril en représailles à la destruction, deux semaines plus tôt, de la section consulaire de son ambassade à Damas (Syrie), 99 % des 170 drones et des 120 missiles balistiques dénombrés ont été interceptés, selon l’armée israélienne.

Dôme de fer

Selon le ministère de la défense israélien, le Dôme de fer est le premier système de défense aérienne mis au point spécifiquement pour l’interception de roquettes de courte portée, telles que les Qassam, les Katioucha ou les Grad, dont disposent le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah libanais, ainsi que les obus d’artillerie et de mortier.

Son développement a débuté en 2007 et le système est opérationnel depuis mars 2011. Sa première intervention n’a eu lieu que quelques jours plus tard. Le 7 avril 2011, il a permis d’intercepter une roquette Grad tirée de la bande de Gaza en direction d’Ashkelon, ville de la côte israélienne située à quelques kilomètres au nord de l’enclave palestinienne. Depuis, il fait l’objet d’améliorations constantes et a permis d’innombrables interceptions. Lors des opérations israéliennes « Pilier de défense » et « Bordure protectrice », menées respectivement en 2012 et 2014, son taux de réussite a atteint 90 %, d’après le ministère de la défense.

Fruits de la coopération entre le groupe israélien Rafael et l’industrie de défense américaine, ses batteries mobiles tirent des missiles Tamir de 3 m de long pour 15 cm de diamètre et 90 kg guidés par radar d’une portée de 4 à 70 km. Chaque batterie comprend un radar de détection et de suivi, un logiciel de contrôle de tir et trois lanceurs équipés chacun de vingt missiles.

Le système détecte la roquette dès son lancement et calcule sa trajectoire. Si elle menace une zone habitée, il tire un missile pour l’intercepter en vol. Compte tenu de la courte portée de ses cibles, la décision doit être prise dans les deux minutes qui suivent le tir.

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