Cinq mois après la chute de Sheikh Hasina, les relations entre l’Inde et le Bangladesh se dégradent de jour en jour

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Le ministre indien des affaires étrangères, Vikram Misri, et son homologue bangladais, Mohammad Jashim Uddin, lors d’une réunion à Dacca,  le 9 décembre 2024.

Depuis la chute, le 5 août, de l’ex-première ministre bangladaise Sheikh Hasina, que son homologue indien, Narendra Modi, avait défendue jusqu’au bout, rien ne va plus entre l’Inde et le Bangladesh. Cinq mois après le mouvement étudiant qui a forcé la « bégum de fer » à fuir en Inde, la situation indo-bangladaise est désormais tellement dégradée que New Delhi a dépêché à Dacca, lundi 9 décembre, son secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Vikram Misri.

Après avoir rencontré le haut diplomate indien, le chef du gouvernement intérimaire Muhammad Yunus a averti que des « nuages sombres » assombrissaient le ciel des relations bilatérales et demandé à son grand voisin de ne pas interférer dans ses affaires intérieures.

Côté Bangladesh, bien des motifs ont suscité l’ire des nouveaux dirigeants, à commencer par l’asile offert par New Delhi à l’ancienne dame de fer. Le gouvernement indien lui a mis à disposition une confortable maison dans un quartier huppé du sud de la capitale, alors que Dacca souhaite son extradition, pour la présenter à la justice. Depuis octobre, Sheikh Hasina est poursuivie pour crime contre l’humanité devant la justice du Bangladesh. Des dizaines de ses fidèles ont également été arrêtés et certains font aussi l’objet d’une enquête menée par le tribunal pour la répression du mouvement de protestation qui a mené à la chute du régime. Plus de 1 000 personnes avaient été tuées.

Sheikh Hasina jette de l’huile sur le feu

De son asile doré, l’autocrate continue de haranguer ses troupes et de vilipender son successeur. Dimanche 8 décembre, elle a encore jeté de l’huile sur le feu dans une allocution téléphonique de trente-sept minutes, diffusée lors d’un rassemblement de ses partisans à Londres.

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L’ancienne première ministre, au pouvoir durant quinze ans (entre 2009 et 2024), a accusé Muhammad Yunus d’être le « cerveau » des troubles qui ont valu sa chute et de diriger un « régime fasciste ». « Le Bangladesh est désormais sous l’emprise d’un régime fasciste où les droits démocratiques de la population ont été anéantis », a-t-elle lancé. Un régime qui serait, selon elle, incapable de protéger les hindous et les autres minorités. « Depuis le 5 août, les attaques contre les minorités et les lieux de culte des hindous, des chrétiens et des bouddhistes sont monnaie courante. Nous les condamnons. Le Jamaat [parti islamiste] et les terroristes ont les coudées franches sous le nouveau régime », a-t-elle déclaré. Son discours a été mis en ligne sur la page Facebook de la Ligue des étudiants du Bangladesh et de la Ligue Awami (le parti de Mme Hasina) du Bangladesh.

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