Les leçons de la canicule et des tragiques incendies qui ont ravagé plus de 900 000 hectares en Europe à l’été 2022 n’ont pas été oubliées. L’Union européenne et six Etats membres – la France, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal et la Croatie – ont confirmé leur volonté d’acquérir douze Canadair, soit deux bombardiers d’eau fabriqués par l’avionneur canadien De Havilland par pays.
« Les discussions avec l’Union Européenne et les six Etats membres ont abouti » favorablement, se félicitait, lundi 22 juillet, Jean-Philippe Côté, vice-président du programme De Havilland Canada, présent au Salon aéronautique de Farnborough, près de Londres. Le contrat est évalué à environ 600 millions de dollars (environ 551 millions d’euros) pour des aéronefs facturés, au prix catalogue, près de 50 millions de dollars pièce (45,9 millions d’euros). La facture est élevée mais « l’avion les vaut, car il sauve des vies et il n’y a pas de prix pour cela », se défend le vice-président.
Plusieurs pays, dont la Grèce, la Croatie et le Portugal, ont également passé des commandes qui s’élèvent à dix Canadair. Ce sont donc vingt-deux bombardiers d’eau dernière génération qui vont être achetés à l’avionneur canadien. « Et ce n’est pas fini !, annonce déjà le vice-président. La France a commencé des négociations pour des commandes supplémentaires dans le futur ». L’objectif fixé par le gouvernement français est de porter à seize avions la flotte actuelle de douze Canadair. D’autres pays d’Europe, surtout ceux victimes d’incendies récurrents en été, ont aussi décidé d’accroître leur flotte. « L’Italie vise dix-huit Canadair, tandis que l’Espagne et la Grèce souhaitent en détenir chacune entre quinze et vingt » à moyen terme, annonce-t-il.
Une longévité exceptionnelle
Ces commandes étaient le signal attendu par l’avionneur canadien pour lancer la production de son tout dernier bombardier d’eau, le Canadair DHC 515. Surtout, elles ont sauvé ce constructeur, qui n’avait pas vendu ou livré un bombardier d’eau depuis plus de dix ans. Il faut dire que l’avionneur est victime de son succès et de la qualité de ses productions. « Nos avions ont une durée de vie très longue », pointe M. Côté.
Pour exemple, la flotte française, âgée de plus de vingt-cinq ans. Et qui n’est pas la plus datée, loin de la. Certains des Canadair grecs, « avec leurs moteurs à pistons », sont toujours en service, après plus d’un demi-siècle, et s’apparentent presque à des pièces de musée pour lesquelles De Havilland est obligé de refabriquer lui-même certains éléments, les fournisseurs d’origine n’existant plus depuis des lustres. Une longévité devenue un atout commercial pour l’avionneur.
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