bombardements nocturnes israéliens ; le Hamas étudie la proposition de trêve

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Des Palestiniens se rassemblent autour d’une voiture touchée par un bombardement israélien, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 février 2024.

Le ministère de la santé du Hamas a déclaré, dimanche 4 février, qu’au moins 92 personnes avaient été tuées dans la nuit. Selon le bureau de presse du mouvement palestinien, un bombardement israélien a touché un jardin d’enfants à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où des personnes ayant fui les combats avaient trouvé refuge.

L’armée israélienne a par ailleurs poursuivi ses bombardements à Khan Younès, selon l’Agence France-Presse (AFP), dont une journaliste confirme que des frappes aériennes ont visé aussi Rafah. Les craintes s’amplifient quant à une possible offensive militaire contre cette ville surpeuplée, à la frontière fermée avec l’Egypte. Dans cette ville de 200 000 habitants s’entassent désormais dans des abris et des campements de fortune plus de 1 million de déplacés palestiniens menacés par les pénuries et les épidémies.

Pour le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, Rafah est le prochain objectif. « Nous allons atteindre Rafah et éliminer les éléments terroristes qui nous menacent », a-t-il lancé jeudi.

Des personnes constatent la dévastation d’un immeuble causé par un bombardement israélien, le 4 février 2024, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe palestinien Hamas.

Le ministère de la santé du Hamas a annoncé, dimanche, un bilan de 27 365 personnes tuées, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Dans un communiqué, il a fait état de 127 morts au cours des vingt-quatre dernières heures et d’un total de 66 630 personnes blessées depuis le 7 octobre. La guerre a entraîné la mort sur le sol israélien de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

Le Hamas étudie le projet de trêve

Sur le front diplomatique, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est attendu dimanche au Moyen-Orient, pour appuyer les tractations pour une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas. Il doit se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie saoudite.

Les négociations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, plus longue que celle d’une semaine qui avait permis à la fin de novembre la libération d’une centaine d’otages retenus à Gaza en échange de Palestiniens détenus par Israël.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d’un projet d’accord élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien. Il prévoit d’abord une trêve de six semaines et la libération de Palestiniens (entre deux cents et trois cents) détenus en Israël en échange d’une quarantaine d’otages, selon une source du Hamas.

A Beyrouth, un responsable du mouvement palestinien, Oussama Hamdane, a toutefois souligné qu’il était prématuré de parler d’un accord de trêve. Le projet « est un accord-cadre qui a besoin d’être étudié », a-t-il dit.

Une délégation d’élus de gauche français, en route vers Rafah, appelle à un « cessez-le-feu »

« Nous exigeons un cessez-le-feu durable, permanent et immédiat », a déclaré samedi le député Eric Coquerel (La France insoumise, LFI), lors d’une conférence de presse au Caire, où la quinzaine d’élus fait étape avant de rejoindre le poste-frontière de Rafah, dimanche.

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La délégation réunit notamment des députés et sénateurs LFI, écologistes, communistes et ultramarins. « Nous sommes venus dans un esprit d’amitié pour tous les peuples de la région », a poursuivi l’élu, qui travaille à ce déplacement depuis décembre.

Il a souligné le « contexte » de leur déplacement, une semaine après que la Cour internationale de justice a appelé Israël « à prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher les actes qui pourraient relever de la convention des Nations unies sur le génocide ».

Nouvelles frappes américaines

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, exige un cessez-le-feu définitif. Ce que refuse le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, malgré la pression croissante des proches d’otages et de la communauté internationale. A Tel-Aviv, plusieurs centaines de personnes ont de nouveau manifesté, samedi, réclamant le retour des otages et la démission du gouvernement.

Sur d’autres fronts dans la région, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré samedi que les forces israéliennes avaient visé « plus de 3 400 cibles » du Hezbollah dans le sud du Liban, et tué deux cents « terroristes et commandants » depuis octobre. « Plus de cinquante cibles » du Hezbollah en Syrie ont été attaquées, a-t-il ajouté.

A la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs sont quotidiens entre le Hezbollah, allié du Hamas, et l’armée israélienne.

Ailleurs dans la région, la Syrie et l’Irak ont dénoncé des frappes meurtrières menées contre des groupes pro-Iran sur leurs territoires par les Etats-Unis, en représailles à une attaque contre une base militaire américaine en Jordanie le 28 janvier qui a coûté la vie à trois soldats.

Samedi, les Etats-Unis, principal soutien d’Israël, ainsi que le Royaume-Uni ont annoncé avoir bombardé des dizaines de cibles au Yémen samedi, en réponse aux attaques répétées menées par les rebelles houthistes, soutenus par l’Iran, contre des navires.

Le Monde avec AFP



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