

Eric Lombard ne veut pas effrayer le public. Plutôt que d’évoquer l’entrée de l’Europe dans une « économie de guerre », le patron de Bercy préfère parler d’« économie de paix », d’un pays qui s’organise pour assurer la paix. C’est la formule qu’il a employée, mardi 4 mars, sur Franceinfo. Au-delà des variations sémantiques, cependant, l’idée est bien la même : le rapprochement soudain de Donald Trump avec la Russie et sa décision de ne plus soutenir l’Ukraine vont obliger l’Europe et la France à muscler leurs dépenses militaires. Une exigence ardue en France, alors que le pays souffre d’un énorme déficit public. L’investissement qui se dessine en faveur de la défense risque donc de nécessiter de douloureuses économies dans d’autres domaines, ou une hausse des impôts.
« Nous sommes entrés dans une période nouvelle de l’histoire, avait déjà déclaré le ministre de l’économie et des finances lundi, lors d’une conférence de presse. Le nouvel équilibre du monde commande d’avoir un effort de défense accru pour protéger la paix. » L’objectif est double : aider davantage l’Ukraine lâchée par les Etats-Unis, et réarmer l’Europe face à la menace russe. « Tabler sur la paix perpétuelle nous a menés au désastre du désarmement européen, auquel nous devons remédier en catastrophe », observe l’ancien ministre de l’économie Bruno Le Maire dans une contribution publiée le 3 mars sur le site de la revue en ligne Le Grand Continent.
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