Benyamin Nétanyahou sous la menace de la justice internationale

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Manifestation contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à New York, lors de sa visite, le 26 septembre 2024.

Aucune guerre n’a jamais pris fin sous le marteau d’un juge. Mais le mandat d’arrêt requis par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) contre Benyamin Nétanyahou, le 20 mai, plane comme une épée de Damoclès sur le premier ministre israélien. Il le contraint à revoir ses déplacements. Il force ses alliés à réfléchir à l’après-guerre. Mais la menace n’a pas modifié sa conduite de la guerre.

Depuis les requêtes du procureur au printemps, demandant aux juges de délivrer cinq mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, son ministre de la défense, Yoav Gallant, et trois responsables du Hamas, dont seul son chef Yahya Sinouar serait encore vivant (Ismaïl Haniyeh a été tué dans une frappe attribuée à Israël en juillet à Téhéran et Mohammed Deif est présumé mort dans un bombardement israélien dans la bande de Gaza, en juillet également), Benyamin Nétanyahou a intégré la nouvelle géographie que lui imposerait une future inculpation par la Cour.

Craignant que le mandat d’arrêt ne soit déjà émis sous scellés, comme le font parfois les juges dans l’espoir de faciliter une arrestation, le premier ministre, qui devait prononcer fin juillet un discours devant le Congrès des Etats-Unis, avait renoncé à faire escale à Prague, selon des médias tchèques et israéliens. La République tchèque est membre de la CPI, comme tous les Etats de l’Union européenne, dont nombre d’alliés d’Israël, et a donc l’obligation de coopérer avec la Cour, notamment celle d’arrêter les suspects sous mandat d’arrêt, même si plusieurs capitales estiment au contraire que le droit international préserve l’immunité diplomatique des dirigeants des Etats qui ne sont pas membres de la CPI – ce qui est le cas d’Israël.

Suspecté de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis dans la bande de Gaza depuis octobre 2023, le premier ministre affirme haut et fort que « La Haye », où siège la CPI, ne changera rien à la conduite de sa guerre. « Même si les décisions prises par la Cour à La Haye n’affecteront pas les actions d’Israël, disait-il fin avril, elles créeront un dangereux précédent qui menacera les soldats et les personnalités publiques. » Mais un mandat d’arrêt compliquera d’autant plus les relations avec ses alliés, déjà chahutés par leurs opinions publiques pour leur soutien à l’Etat hébreu.

Des mandats après l’élection américaine

L’ONU et l’Union européenne ont par le passé pris des directives demandant aux Etats de limiter à ce qui est « indispensable » leurs contacts avec les personnes inculpées, et à les contourner autant que possible. Interrogé début juin, Emmanuel Macron affirmait néanmoins qu’il continuerait « d’appeler, de voir, de travailler avec le premier ministre Nétanyahou aussi longtemps qu’il sera premier ministre d’Israël, parce que c’est indispensable ».

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