Benyamin Nétanyahou promet d’accroître « la pression militaire » sur le Hamas « dans les prochains jours »

Benyamin Nétanyahou a promis, dimanche 21 avril, aux Israéliens d’accroître la « pression militaire » sur le Hamas « dans les prochains jours », sans évoquer l’intervention de l’armée à Rafah, ville surpeuplée du sud de la bande de Gaza, qu’il s’est dit à maintes reprises déterminé à ordonner.

« Nous lui porterons de nouveaux coups durs – et cela arrivera bientôt. Dans les prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas, car c’est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire », a déclaré le premier ministre israélien dans une allocution diffusée à la veille de la Pâque juive.

Les Etats membres du G7 avaient exprimé vendredi leur opposition à « une opération militaire d’ampleur à Rafah », où s’entassent plus d’un million et demi de Gazaouis, dont de nombreux déplacés. Ils ont en outre dénoncé le « nombre inacceptable de civils » tués dans la bande de Gaza.

Cinquante corps exhumés à Khan Younès, selon la protection civile de la bande de Gaza

La protection civile de la bande de Gaza a annoncé dimanche la découverte de cinquante corps de Palestiniens tués par les forces israéliennes, dans un hôpital de Khan Younès, toujours dans le sud de l’enclave. « Nous avons constaté la présence dans le complexe médical Nasser de fosses communes creusées par l’occupant israélien. Nous avons entamé des fouilles et avons été choqués de découvrir cinquante martyrs dans une des fosses hier », a déclaré à Mahmoud Bassal, porte-parole de l’organisme, à l’Agence France-Presse (AFP).

« Les fouilles continuent aujourd’hui et il y a d’autres corps, mais nous attendons la fin » des opérations « pour établir clairement le nombre de corps retrouvés », a-t-il poursuivi. Certains des corps « étaient dépouillés de leurs vêtements, ce qui indique certainement qu’ils ont été arrêtés, torturés et soumis à de mauvais traitements de la part de l’armée d’occupation », a-t-il ajouté.

Le Hamas, qui a dénoncé un « crime horrible », affirme que les victimes ont été « exécutées de sang-froid et ensevelis par des bulldozers militaires dans la cour » du complexe médical gouvernemental Nasser. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a fait savoir que des vérifications étaient en cours. Les opérations militaires israéliennes menées depuis six mois dans la bande de Gaza ont fait 34 097 morts, majoritairement des femmes et des enfants, selon le ministère de la santé du territoire administré par le Hamas.

Le Hamas dénonce un « feu vert » des Etats-Unis à l’agression israélienne

Engagé dans un bras de fer avec l’Iran et en pleine offensive contre le mouvement islamiste, allié de Téhéran, Israël a reçu samedi un nouveau soutien des Etats-Unis, dont la Chambre des représentants a approuvé une aide militaire de 13 milliards de dollars (un peu plus de 12 milliards d’euros). Pour le Hamas, Washington a ainsi donné à Israël le « feu vert » pour continuer à « agresser » les Palestiniens.

Selon la défense civile de Gaza, des tirs de l’armée israéliennes ont fait au moins seize morts, dimanche. Le ministère de la santé fait, quant à lui, état de quarante-huit tués en vingt-quatre heures.

Washington envisagerait de sanctionner une unité de l’armée israélienne

Benjamin Nétanyahou a, par ailleurs, vivement réagi à des informations selon lesquelles Washington pourrait imposer des sanctions à une unité de l’armée israélienne soupçonnée d’exactions commises aux dépens de Palestiniens de Cisjordanie, avant l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud de l’Etat hébreu, qui a provoqué l’offensive dans la bande de Gaza.

« L’armée israélienne ne doit pas être sanctionnée ! Au moment où nos soldats combattent les monstres de la terreur, l’intention d’imposer des sanctions à une unité de l’armée israélienne est le comble de l’absurdité et une atteinte à la morale », écrivait-il samedi sur X.

La veille, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait été interrogé sur des informations selon lesquelles les Etats-Unis allaient suspendre l’aide militaire allouée à certaines unités de l’armée israélienne soupçonnées de violations des droits humains. « Je suis arrivé à des conclusions. Vous pouvez vous attendre à les connaître dans les jours à venir », a dit M. Blinken. D’après des médias américain et israélien, l’unité en question est le bataillon Netzah Yehuda, formé en grande partie de soldats ultraorthodoxes.

Nouvelle manifestation en Israël pour la démission de Benyamin Nétanyahou

Alors que les négociations en vue d’une trêve piétinent, l’opinion israélienne réclame avec force à ses dirigeants un accord qui permettrait la libération des otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Des manifestants ont une nouvelle fois réclamé samedi soir à Tel-Aviv la démission de Benyamin Nétanyahou.

« Nous avons besoin que Bibi s’en aille car il est un désastre pour Israël, économiquement et surtout pour la sécurité de la population », a affirmé l’un d’eux. Les familles des otages ont appelé les Israéliens à laisser une chaise vide lors du repas rituel du séder, lundi soir, qui marque le début de la fête juive de Pessah, pour ne pas les oublier.

Deux jeunes Palestiniens tués en Cisjordanie

En Cisjordanie, deux jeunes Palestiniens ont été tués dimanche par des soldats israéliens, selon le ministère de la santé palestinien. Selon l’armée, ils avaient tenté de poignarder et d’ouvrir le feu sur des militaires près du village de Beit Hanoun, dans le sud du territoire. Samedi, un raid israélien dans le camp de Nour Shams, près de Tulkarem, avait fait quatorze morts, selon le Croissant-Rouge palestinien.