Bachar Al-Assad, le réfugié de Poutine

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 Vladimir Poutine, le président russe, accueille le président syrien Bachar Al-Assad lors d’une réunion à la résidence Botcharov Routcheï, à Sotchi, en Russie, le 21 novembre 2017. Photo fournie par le service de presse de la présidence russe.

Recevant à Damas, en avril 2014, l’ex-premier ministre Sergueï Stepachine, également ancien patron du FSB (les services russes de sécurité), Bachar Al-Assad avait un message à faire passer à Vladimir Poutine : « Je ne suis pas Ianoukovitch. » L’envoyé spécial du Kremlin avait été dépêché sur place en tant que président de la Société impériale orthodoxe palestinienne afin de prendre le pouls du dirigeant syrien, alors que la guerre civile avait déjà fait 150 000 morts et jeté 3 millions de Syriens sur les routes de l’exil. « Assad est en pleine forme, il n’a pas de doute sur ce qu’il fait », déclarait-il, à l’issue de sa mission. « Je ne suis pas Ianoukovitch », lui avait répété son interlocuteur. Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, venait, à peine deux mois plus tôt, en février 2014, de se réfugier à Moscou, après avoir dû fuir précipitamment son pays. Une perspective alors inimaginable pour Bachar Al-Assad.

Dix ans plus tard, il a pourtant suivi un chemin identique. Exfiltré lui aussi en catimini, il est arrivé en Russie poursuivi par les mêmes images : son palais, tout comme celui de l’Ukrainien, a été envahi et mis à sac, dans une atmosphère de sauve-qui-peut général des affidés. La similitude de leur débandade, dans deux pays aussi stratégiques pour Moscou, en est presque troublante. L’un comme l’autre ont rejoint leur refuge sans un mot de leur hôte. Vladimir Poutine n’aime pas les présidents déchus.

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