
Donald Trump a réagi avec une relative modération, dimanche 6 juillet, à l’annonce faite la veille par son ancien allié, Elon Musk, de la création d’un nouveau parti politique, le Parti de l’Amérique. Le président des Etats-Unis s’est contenté de qualifier de « ridicule » une initiative qui, selon lui, n’apporterait que de la « confusion ».
Les jours précédents, avant l’adoption par le Congrès de l’objet du courroux de l’homme le plus riche du monde, une loi de finances qui va accroître le déficit des Etats-Unis, le locataire de la Maison Blanche s’était en revanche déchaîné. Il avait ainsi menacé le milliardaire de coupes claires dans les budgets fédéraux dont ses entreprises bénéficient. Ce projet de loi a été finalement adopté, le 3 juillet, et ratifié par le président le lendemain.
En annonçant la création de ce parti, qui ne se concrétisera qu’après le dépôt d’une demande officielle d’enregistrement auprès de la Commission électorale fédérale, Elon Musk joue sur une corde sensible. Il s’agit de la frustration régulièrement exprimée par les électeurs face à la partition de la vie politique américaine en deux camps irréductibles. L’institut de sondage Gallup montrait ainsi en 2024, comme les années auparavant, qu’une nette majorité de personnes interrogées (58 % contre 37 %) jugeait « nécessaire » la création d’un troisième parti. L’entrepreneur a d’ailleurs justifié sa démarche en expliquant qu’elle consiste à donner une voix « aux 80 % du milieu », orphelins d’une formation modérée susceptible de les représenter.
La sobriété du président s’explique sans doute par l’histoire politique récente des Etats-Unis. Les tentatives de création d’un troisième parti aux côtés des démocrates et des républicains ont toutes échoué par le passé. Après avoir été initialement enregistré sur les listes électorales comme démocrate, Donald Trump avait d’ailleurs brièvement rejoint le Parti de la réforme créé par un ancien candidat indépendant aux présidentielles de 1992 et de 1996, le milliardaire texan Ross Perrot. Candidat sous ces couleurs à la présidentielle de 2000, à une époque à laquelle il plaidait en faveur d’un impôt exceptionnel sur les plus grandes fortunes pour éliminer le déficit fédéral, l’homme d’affaires avait vite mesuré les limites de l’exercice et renoncé avant de renouer avec les partis traditionnels.
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