

A l’issue d’une journée d’interviews, Hélène Merlin arrive les mains chargées d’une liasse de feuilles imprimées, surlignées de bleu et de rose. Ici, le tout premier dossier de financement rédigé il y a sept ans pour son premier film, Cassandre (en salle le 2 avril). Là, des conseils recueillis auprès d’amis acteurs et réalisateurs pour l’aider à traverser cet épisode étrange de la promotion : respirer, parler lentement, raconter des anecdotes drôles. « Ce film, c’est une digestion de dix ans », sourit la réalisatrice de 43 ans. Comme son actrice principale, l’incandescente Billie Blain, Cassandre ressemble à Hélène Merlin. « Ce n’est pas une œuvre autobiographique, mais elle s’inspire de ce que j’ai vécu », pose-t-elle.
L’histoire est celle d’une adolescente prise dans les mailles d’une famille dysfonctionnelle, abusée par son frère, et qui trouve refuge auprès des chevaux et d’un moniteur d’équitation tendre et compréhensif. « Mon “expertise” me rend légitime pour parler de l’inceste adelphique [entre frère et sœur] comme je le veux, d’une façon qui ne répond pas forcément aux idées toutes faites sur la personnalité d’un violeur ou sur ce qu’est une victime. Je voulais montrer la complexité des mécanismes. » Pour arriver à raconter cela avec précision, décence et grâce, le chemin a été long.
Il vous reste 69.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.