Aux Etats-Unis, un ancien responsable électoral philippin inculpé pour corruption

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Soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin d’une société fournissant des machines de vote lors de l’élection présidentielle philippine de 2016, l’ancien administrateur de la commission électorale a été inculpé jeudi 8 août en Floride, dans le sud-est des Etats-Unis.

Andres « Andy » Bautista, 60 ans, a été inculpé notamment pour association de malfaiteurs en vue de commettre un blanchiment d’argent, a annoncé le ministère américain de la justice dans un communiqué.

Trois cadres de l’entreprise de la société de machines de vote ont également été inculpés pour leur rôle dans « un système présumé de corruption et de blanchiment d’argent pour conserver et obtenir des contrats liés aux élections philippines de 2016 ». Le ministère de la justice n’a pas nommé l’entreprise concernée mais un des trois cadres est Roger Alejandro Pinate Martinez, 49 ans et cofondateur de la société Smartmatic.

Entre 2015 et 2018, M. Pinate, Jorge Miguel Vasquez, 62 ans et d’autres ont « permis qu’au moins un million de dollars de pots-de-vin soient payés » à M. Bautista, selon l’acte d’accusation.

Thèses complotistes

En charge de la commission électorale de 2015 à 2017, il avait octroyé un contrat de 199 millions de dollars à Smartmatic pour fournir aux Philippines des dizaines de milliers de machines lors de la présidentielle de 2016, remportée par Rodrigo Duterte, au pouvoir jusqu’en 2022. La commission électorale philippine avait interdit Smartmatic de participer aux appels d’offres pour des élections mais la Cour suprême du pays a annulé la décision en avril.

Sur son compte X, M. Bautista a nié les allégations, affirmant « n’avoir jamais demandé ou reçu de pots-de-vin de Smartmatic ou de toute autre entité ». Interrogés par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère de la justice et le bureau du procureur n’ont pas précisé si M. Bautista était détenu aux Etats-Unis.

La société n’a pas non plus répondu aux sollicitations de l’AFP mais l’année dernière, une porte-parole citée par CNN, avait soutenu que l’entreprise britannique, dont la filiale américaine est en Floride, n’avait « jamais obtenu de contrats par des moyens illégaux ».

La société a porté plainte contre la chaîne Fox News ainsi que des soutiens de Donald Trump, les accusant de relayer des thèses complotistes qui en faisaient l’instrument d’une fraude massive lors des élections américaines de 2020.

Le Monde avec AFP

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