Dans une campagne présidentielle américaine bousculée par l’abandon du démocrate Joe Biden et l’ascension de sa vice-présidente Kamala Harris, il a été relégué aux oubliettes. Le 31 juillet, le candidat de la troisième voie Robert F. Kennedy Jr s’est rappelé au bon souvenir de la classe politique. Lors d’une conférence de presse, il a affirmé rester plus que jamais dans la course et avoir collecté assez de signatures pour participer au scrutin du 5 novembre dans 42 Etats.
A cent jours de l’élection, le neveu du président John Kennedy est assuré de voir son nom figurer sur les bulletins de vote dans 13 Etats. Il a collecté assez de signatures pour être inscrit dans 29 autres Etats, mais celles-ci doivent encore être validées. Il n’a pas encore atteint son objectif de participer au scrutin dans les 50 juridictions mais, étant qualifié ou en voie de qualification dans plusieurs des Etats où va se jouer l’élection, comme le Michigan ou la Pennsylvanie, il conserve ce que ses adversaires estiment être un certain pouvoir de nuisance.
« Il ne va pas être président mais il peut contribuer à décider de qui va l’être, a souligné Ramsey Reid, le coordonnateur des efforts du comité national démocrate pour empêcher le trublion de la famille Kennedy de maintenir sa candidature. On ne peut pas relâcher le pied de l’accélérateur. » En Pennsylvanie, le républicain Donald Trump avait gagné avec 44 000 voix d’avance sur la démocrate Hillary Clinton en 2016. Joe Biden avait reconquis l’Etat en 2020 avec 81 000 voix de plus.
L’argent commence à manquer
Pour les deux candidats, la menace s’est néanmoins éloignée. Robert F. Kennedy Jr s’était présenté comme une alternative dans une campagne passéiste. L’irruption de Kamala Harris – s’ajoutant à une campagne parsemée de controverses plus ou moins loufoques – a rendu l’argument moins pertinent. Au printemps, le candidat indépendant avait atteint plus de 15 % des voix dans certains sondages, mordant à part à peu près égales dans chacun des deux camps. Selon les dernières enquêtes, il n’arrive même plus à 10 %. Le dernier sondage du Wall Street Journal l’a placé à 4 % des intentions de vote et celui du New York Times/Siena College à 5 %.
Surtout, l’argent commence à manquer. Nicole Shanahan, sa colistière milliardaire, a déjà contribué aux dépenses de campagne à hauteur de 2,5 millions de dollars (2,3 millions d’euros). Selon la commission fédérale des élections (FEC), le tandem a dépensé en juin 1 million de dollars de plus que ses recettes et la dette totale s’élève à 3 millions de dollars.
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