Au tribunal de Pontoise, un fils jugé pour avoir tenté de faire disparaître le corps d’une femme tuée par son père

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Portrait de Marie-Alice Dibon, sur une affiche que tient sa sœur, Hélène de Ponsay, chez elle, à Louveciennes (Yvelines), le 21 février 2020.

Face aux juges, Simon Meridda a soigné sa mise. Rasé de près, le front large sous des cheveux bruns coupés à ras, il porte une chemise bleu clair, dont le col dépasse d’un pull marine. Mais ce lundi 25 novembre, au tribunal judiciaire de Pontoise (Val-d’Oise), le prévenu n’affiche pas le même souci du détail pour son verbe. Il enchaîne les réponses laconiques. A maintes reprises, le voilà qui répète la même formule. Alors la présidente du tribunal s’agace : « Au bout de cinq ans, si vous êtes juste venu nous dire “Parce que c’était mon père”, ça risque d’être un peu court. »

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La magistrate cherche à comprendre pourquoi, au printemps 2019, Simon Meridda a aidé son père, Luciano, à tenter de faire disparaître le corps d’une femme. Elle s’appelait Marie-Alice Dibon, avait 53 ans. Consultante en biotechnologies, elle vivait tantôt aux Etats-Unis, tantôt en France. Depuis une quinzaine d’années, elle formait un couple avec Luciano Meridda, un chauffeur de taxi. Après plusieurs vaines tentatives, elle était cette fois-ci décidée à le quitter.

Mais le 19 avril 2019, Luciano a appelé Simon. Au téléphone, il lui a confié avoir fait une « connerie ». Il a demandé à son fils de venir le rejoindre dans son appartement de Puteaux (Hauts-de-Seine). Là-bas, Simon Meridda assure avoir découvert le corps inerte de Marie-Alice Dibon. D’après le fils, son père lui a alors assuré l’avoir tuée en l’étouffant, après lui avoir administré une forte dose de tranquillisant.

« C’était une relation perverse »

S’il s’est tu des jours durant, Simon Meridda n’a pas été poursuivi pour non-dénonciation de crime. La loi prévoit une immunité familiale en la matière. Mais le fils, âgé de 35 ans, est jugé pour tout ce qui a suivi – en langage juridique, pour « recel de cadavre ». Pourquoi a-t-il accepté, le 19 avril 2019, d’aider son père à placer le corps dans une malle ? Pourquoi, le lendemain, est-il revenu à l’appartement paternel, aider à descendre au parking un grand sac de voyage dans lequel avait été transvasé le corps, avant de le mettre dans le coffre de sa Jaguar ? Pourquoi s’est-il exécuté quand son père lui a demandé d’acheter des pelles dans un magasin de bricolage ? L’idée initiale était d’enterrer le sac dans une forêt, mais la voiture s’est embourbée. Pourquoi, ensuite, a-t-il accepté de jeter le sac dans l’Oise ? A toutes ces questions, Simon Meridda a d’abord répondu : « Parce que c’était mon père… »

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