
Le Parlement du Timor oriental a répondu à la colère de la population en annulant un coûteux projet d’achat de véhicules pour ses députés mais la mesure n’a pas calmé les manifestants de retour dans la rue mercredi 17 septembre, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Le Parlement de ce petit Etat d’Asie du Sud-Est, a approuvé l’an passé, dans le budget 2025, l’achat, pour 4,2 millions de dollars, de 65 Toyota 4 × 4 Prado destinées à autant de députés, selon un document officiel. L’appel d’offres devait initialement être clôturé en septembre. Mais, face à la colère de la population, le Parlement a fait marche arrière mardi, dans ce pays insulaire qui compte 1,4 million d’habitants, parmi lesquels plus de 40 % vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
« Aucune tolérance » envers les actes de vandalisme
Peu convaincus par cette annonce, quelque 2 000 manifestants, principalement des étudiants, se sont à nouveau rassemblés mercredi à Dili, la capitale, près du Parlement, proche du campus universitaire, pour la troisième journée de suite. Lundi et mardi, les manifestants ont brûlé des pneus et un véhicule officiel et ont lancé des pierres sur la police, qui a riposté à coups de gaz lacrymogène.
Mardi, le président du Timor oriental, José Ramos-Horta, a prévenu qu’il n’y aurait « aucune tolérance » envers les actes de vandalisme et a appelé à des manifestations pacifiques. Ces protestations ont lieu alors que le premier ministre du Timor oriental, Xanana Gusmao, est en visite depuis lundi à Londres et doit rentrer lundi.
L’ancienne colonie portugaise, indépendante depuis 2002 après vingt-quatre ans d’occupation indonésienne, est aux prises avec des niveaux élevés d’inégalités, de malnutrition et de chômage et reste fortement dépendante de sa production d’hydrocarbures, avec peu de diversification dans d’autres secteurs.