Au Royaume-Uni, l’indépendance de l’Ecosse et la réunification de l’Irlande n’ont plus le vent en poupe

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Il y a cinq ans, le 31 janvier 2020, avait lieu le Brexit. A en croire tous les sondages, une majorité de Britanniques regrettent aujourd’hui ce choix historique. Pourtant, les plus dramatiques des prédictions formulées par les experts et les opposants à la sortie de l’Union européenne (UE) ne se sont pas réalisées.

Le Brexit n’a pas donné lieu à un brutal décrochage économique, même s’il a introduit des freins aux échanges avec l’UE, principal partenaire commercial du pays, limitant sa capacité de croissance. Le Brexit n’a pas non plus déclenché la désagrégation du Royaume-Uni : l’indépendance de l’Ecosse reste une perspective lointaine et il n’existe ni majorité ni sentiment d’urgence en République d’Irlande, comme en Irlande du Nord, pour une réunification de l’île d’Irlande.

Le référendum sur le Brexit de 2016 avait pourtant donné aux indépendantistes écossais un argument de poids : ils réclamaient la tenue d’un second référendum sur leur indépendance après celui de 2014 (55 % des votants avaient alors choisi de rester au sein du Royaume-Uni), au motif que la donne avait fondamentalement changé.

En grande majorité pro-européens – ils ont voté à 62 % pour rester dans l’UE –, les Ecossais voyaient leur destinée contrariée par le vote des brexiters anglais. Les dirigeants britanniques, Boris Johnson en tête, ont aussi alimenté leur rejet d’un pouvoir concentré à Londres, entre Westminster et Downing Street, faisant peu de cas des sensibilités et identités régionales. A partir de 2020, les sondages en faveur de l’indépendance se sont mis à osciller autour de 50 %.

Divisions et scandales au SNP

Le soufflé indépendantiste est en partie retombé : après dix-sept années au contrôle de l’exécutif régional à Edimbourg, le parti indépendantiste Scottish National Party (SNP, le Parti national écossais) a de plus en plus de mal à justifier un bilan mitigé. Il a beaucoup travaillé à réduire la pauvreté (notamment infantile), mais les temps d’attente au National Health Service (NHS) Scotland (le système de santé écossais) sont encore plus longs qu’au NHS England, son pendant anglais, et l’Ecosse détient toujours le triste record du plus grand nombre de morts par overdose en Europe.

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