Au Royaume-Uni, des associations dénoncent la forte augmentation du nombre de réfugiés sans abri

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Dans une rue de Londres, en août 2018.

Le nombre de réfugiés sans abri au Royaume-Uni a fortement augmenté l’an dernier, a dénoncé, jeudi 14 novembre, un réseau d’organisations d’aide aux réfugiés, migrants et demandeurs d’asile, qui affirme avoir dû héberger plus du double de personnes en un an.

Le réseau « No Accomodation » (pas de logement), qui regroupe plus d’une centaine d’organisations, a ainsi dû prendre en charge, entre avril 2023 et mars 2024, 1 941 personnes ayant obtenu le statut de réfugiés, contre 977 un an plus tôt, indique-t-il dans son rapport annuel.

Il dénonce dans un communiqué une situation « d’urgence », conséquence des « politiques hostiles du [précédent] gouvernement en matière d’asile et d’immigration », qui « laissent des milliers de réfugiés et de migrants sans endroit sûr et stable où vivre ».

Cette hausse s’explique selon lui par « une augmentation significative » du nombre de réfugiés contraints de quitter rapidement les centres d’hébergement pour demandeurs d’asile, en conséquence de « la volonté du précédent gouvernement conservateur de résorber l’arriéré » de dossiers en cours de traitement, dans un système débordé.

« Des milliers de personnes poussées vers la misère »

Par ailleurs, un changement dans la réglementation à l’été 2023 a réduit le délai accordé à une personne ayant obtenu le statut de réfugié pour quitter le lieu (hôtel, centre, etc.) où elle était hébergée en tant que demandeuse d’asile.

Ainsi, la proportion de réfugiés parmi les personnes prises en charge par le réseau est passée de 26 % à 47 % en un an. Pour adapter leur aide, les organisations membres de « No Accomodation » expliquent avoir dû ouvrir de nouveaux refuges de nuit, et distribuer des sacs de couchage ou des tentes aux personnes qui ne pouvaient être hébergées faute de place, dans un pays qui connaît plus largement une crise du logement.

Plus de 4 150 personnes n’ont ainsi pas pu être accueillies, un chiffre en hausse de 83 % sur un an, selon le réseau, qui précise qu’il s’agit sans doute d’une « sous-estimation importante » du réel niveau de personnes ayant besoin d’être hébergées.

« Notre rapport montre que des milliers de personnes sont poussées chaque année inutilement vers la misère et le sans-abrisme dans leur parcours à travers le système d’asile et d’immigration », a dénoncé Bridget Young, directrice de « No Accomodation ».

Le Monde avec AFP

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