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LETTRE DE MONTRÉAL

Loryane Fontaine rêve toujours de devenir prof de français dans le secondaire. Actuellement, elle est en stage dans une école de la région administrative de Nord-du-Québec, dans le cadre de son baccalauréat (l’équivalent d’une licence). Pour obtenir son diplôme, elle doit réaliser quatre stages, d’une durée totale de sept cents heures. Lors du premier, les étudiants observent principalement. Au cours du dernier, ce sont eux qui prennent en charge une classe dix à douze semaines, sous l’œil d’un superviseur.
L’aventure des stages comble Loryane, sauf sur un aspect : elle n’a jamais reçu le moindre dollar canadien pour ce travail. « On doit parfois faire une heure de transport pour se rendre dans une école où… on fait du bénévolat », se désole la jeune femme.
Pour compenser, elle exerçait un emploi en parallèle de son dernier stage. « En cumulé, je faisais quatre-vingts heures par semaine. Ceux qui ont déjà des enfants travaillent parfois le matin, vont enseigner leurs heures de stage, puis donnent des cours le soir à des adultes, parce qu’ils ont des familles à nourrir », détaille l’étudiante.
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