

Est-il possible que Dahbia Benkired ait commis un acte aussi fou sans l’être elle-même ? Depuis le début de ce procès, c’est le seul mystère qui plane. De sa culpabilité, il n’y a pas de doute. On sait avec précision comment cette jeune femme, âgée de 24 ans à l’époque, a croisé à l’entrée de son immeuble, le 14 octobre 2022, Lola, 12 ans, qui rentrait du collège. Après des journées d’audience éprouvantes, on a appris la façon dont elle l’avait obligé à la suivre en la tirant derrière elle dans l’ascenseur jusqu’à l’appartement où elle logeait, au 6e étage. On a compris comme la petite a eu peur et comment l’accusée l’a violée puis tuée en entourant son visage, sa bouche et son nez d’un gros scotch, qui l’a asphyxiée. Mais il reste un mystère : pourquoi un acte aussi insensé si l’accusée ne l’est pas ?
Les trois experts psychiatres qui l’ont chacun examiné, ces trois dernières années, ont pourtant rendu un avis clair : « Le discernement de Dahbia Benkired n’était pas altéré ou aboli au moment des faits ». Ils n’ont pas noté d’élément relevant de la sphère psychiatrique. Elle n’est « ni psychotique, ni bipolaire ». N’a pas « traversé de bouffée délirante ni de perte d’ancrage ». En somme, rien qui puisse permettre de la déclarer « pénalement irresponsable ». Ce jeudi matin, à l’avant-dernier jour d’un procès qui en aura duré six, devant la cour d’assises de Paris, il leur reste à offrir quelques clés pour comprendre cette femme insondable.
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